Jean-François Théodore tirera sa révérence fin 2009

C'est une page qui se tourne. Et faut-il y avoir un signe ? l'annonce du prochain départ à la retraite de Jean-François Théodore est intervenue lors de l'une des plus fortes hausses du CAC 40 depuis le début 2009. Une forme d'hommage à cet homme qui a incontestablement marqué la Bourse de Paris depuis 1990, date de son arrivé à sa tête. Le communiqué publié hier après-midi est on ne peut plus laconique : « Jean-François Théodore, directeur général adjoint de Nyse Euronext, a fait part au conseil d'administration de son intention de partir à la retraite fin 2009 lorsqu'il atteindra l'âge de 63 ans. D'ici là, M. Théodore continuera d'exercer pleinement ses fonctions opérationnelles actuelles. Il restera ensuite administrateur de l'entreprise, sous réserve des autorisations réglementaires. » Ses relations avec le patron de Nyse Euronext, Duncan Niederauer, auraient-elles tourné au vinaigre ? Jean-François Théodore a-t-il eu l'impression d'avoir mené à bien la mission qu'il s'était fixée et souhaiterait-il voguer vers d'autres cieux ? Selon son porte-parole, il était prévu lors de la fusion d'Euronext et du Nyse (New York Stock Exchange) en 2007 qu'il ne fasse pas un nouveau mandat. Il était même envisagé qu'il parte fin 2008. S'il conserve ses prérogatives jusqu'à la fin 2009, c'est dans l'optique de préparer dans la sérénité sa succession. successionÀ cet égard, un cabinet de recrutement a d'ailleurs été contacté et Jean-François Théodore participera pleinement au choix de l'heureux élu. Et dans son entourage, on insiste sur le fait qu'il continuera, par la suite, à exercer des fonctions non exécutives au sein de la maison. Il est fort à parier que cet énarque passionné d'Opéra aura à c?ur de favoriser la promotion d'un candidat plutôt européen, afin de maintenir l'équilibre de la direction de l'entreprise.La partie n'est pas gagnée. Depuis le rapprochement des deux entités, Jean-François Théodore a réussi, au moins en apparence, à s'imposer et imposer le poids des Européens grâce à sa forte personnalité et son sens des négociations. Un nouveau venu coopté par les actionnaires américains pourra-t-il sauvegarder les équilibres ? Nyse-Euronext ne peut ignorer ceux qui n'ont pas vu d'un bon ?il ce mariage entre Euronext et Nyse au détriment d'une solution entièrement européenne : les réductions d'effectifs en Europe et l'effondrement du cours de Bourse de Nyse-Euronext leur redonnent déjà de la voix.redressementJean-François Théodore peut se targuer d'avoir redimensionné la Bourse de Paris. Lorsqu'il arrive à sa tête en 1990, la place parisienne est en butte à une série de scandales dont les différents agents de changes, figures emblématiques d'une finance de fin de règne, sont les tristes hérauts. L'un d'entre eux, Tuffier, obligera même Pierre Bérégovoy, alors ministre des Finances, à monter au créneau. Jean-François Théodore prend alors son bâton de maréchal et commence à transformer cette Chambre des agents de change (acronyme d'origine) en SSII aux processus rationalisés et performants. Avec le succès que l'on connaît, le système parisien ayant fait de très nombreux émules à l'international, sans parler de sa robustesse financière. C'est également lui qui a entamé le processus d'alliances européennes. Réussissant à convaincre rapidement Amsterdam et Lisbonne de se rallier à son panache. Quand est venue l'heure de réfléchir à un mariage avec Francfort ou Londres dès 2003-2004, les choses se sont certes quelque peu compliquées. Après moult rebondissements, l'intervention de très nombreux lobbies et l'aide cruciale de certaines personnes, la solution américano-européenne a finalement vue le jour. Jean-François Théodore se retire, en tout cas, en ayant accompli sa mission. n af
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