Le Capitole s'inquiète pour l'efficacité du plan de relance américain

Cela prendra du temps et de la patience. » En l'enjoignant d'adopter son projet de budget 2010 d'un montant record de 3.600 milliards de dollars, Barack Obama n'a pas caché au Congrès que le redressement de l'économie américaine prendra de nombreux mois. Le Confe-rence Board a fait ses calculs : ce centre de recherche économique proche des milieux d'affaires estime qu'en dépit du plan de relance de 787 milliards de dollars et de l'activisme de la Réserve fédérale, la contraction du produit intérieur brut américain s'inscrira à 2,6 % en 2009 et qu'en 2010 sa croissance se limitera à 1,6 %. À l'approche du sommet du G20, Barack Obama avait engagé les partenaires des États-Unis à consacrer des efforts plus conséquents à la relance. Or, aux États-Unis, l'efficacité du plan adopté en février fait débat. « Les perspectives économiques se sont assombries depuis qu'il a été conçu », remarque Nigel Gault, économiste du cabinet IHS Global Insights, qui estime toutefois que cet effort permettra de préserver deux millions d'emplois. Mais si, comme il le croit, la conjoncture continue de se dégrader, « un deuxième plan pourrait être présenté avant la fin de l'année », prévient l'économiste.polémiqueAu Capitole, les républicains affirment que de plus amples réductions fiscales auraient été préférables à des projets d'infrastructure dont les effets pourraient s'avérer tardifs. Selon une enquête réalisée par le quotidien « USA Today », la plupart des chantiers prévus dans les États fédérés ? auxquels sont consacrés 300 des 787 milliards de dollars du plan de relance ? démarreront au printemps ou à l'été. « Ce budget représente à notre avis un danger clair et immédiat pour la santé financière de [notre] nation », déplore pourtant Judd Gregg, chef de file des républicains au sein de la Commission bancaire du Sénat. L'efficacité de plus amples baisses d'impôts n'aurait pourtant pas été garantie non plus. D'après ING direct, « 71 % des Américains qui s'attendent à recevoir un remboursement d'impôts au titre de 2008 ne le dépenseront pas, mais l'épargneront, l'investiront ou réduiront leur endettement ».Du côté démocrate, les élus espèrent que le renflouement des secteurs de la finance et de l'automobile portera rapidement ses fruits. « C'est un engagement financier énorme, sans précédent? 2.900 milliards de dollars, soit un peu moins que l'ensemble du budget fédéral de l'exercice fiscal 2008 », s'alarme Max Baucus, le président de la commission des Finances du Sénat. Jusqu'à présent, l'aide à la finance n'a pas permis de fluidifier le marché du crédit, notamment pour les entreprises. Au premier trimestre, les prêts syndiqués accordés par les banques américaines se sont inscrits à 79,6 milliards de dollars, en chute de 61 % par rapport à la période correspondante de 2008.En dépit de ces critiques, Christina Romer, la présidente des conseillers économiques de la Maison-Blanche, a prévenu le Congrès que l'administration Obama n'entendait pas répéter les erreurs des années 1930 et maintiendrait ses efforts de relance. n
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