Le mystère du crash reste entier

VOL Af447L'accident du vol AF447 au large du Brésil le 1er juin garde tout son mystère après la publication, hier, du premier rapport d'étape du Bureau enquêtes analyses (BEA). Pas de traces radar, pas d'épaves, pas de boîtes noires, pas de témoins et un scénario aux antipodes de celui qu'avaient tenté d'établir les différents experts. L'avion n'a pas été détruit en vol comme beaucoup l'avançaient. Mais il a « heurté la surface de l'eau avec le dessous du fuselage », a expliqué le chef de l'enquête, Alain Bouillard. Le verdict est « formel ». Il se fonde sur l'analyse des 640 débris de l'appareil récupérés dans l'Atlantique, dont certains montrent une « pression verticale ». Le plancher de la cabine de repos des navigants était, par exemple, déformé par le bas, signe d'une pression du bas vers le haut. La rupture de la dérive dans un mouvement de l'arrière vers l'avant prouve que l'avion n'est pas tombé comme une pierre. L'absence de gilet de sauvetage gonflé parmi les éléments récupérés indique que les « passagers n'ont pas été préparés à un amerrissage », a précisé Alain Bouillard, regrettant de ne pas avoir eu accès aux autopsies des 51 corps repêchés qui apporteraient des informations. Reste que les causes de l'accident ne sont évidemment pas connues. Les sondes Pitot, qui mesurent la vitesse aérodynamique, constituent « un élément, mais pas la cause » de l'accident, assure le BEA. Celui-ci travaille sur le sujet dans la mesure où les messages envoyés par l'avion au centre de maintenance d'Air France faisaient état d'une incohérence de la vitesse mesurée. « Les sondes sont le premier maillon de la chaîne anémométrique » (surveillance de la vitesse, Ndlr), a-t-il rappelé. Cet accident reste donc inexpliqué. fin du signal le 10 juilletL'avion n'a envoyé aucun signal de détresse, ni à un centre de contrôle aérien ni à l'un des trois avions passés peu de temps après dans la zone (Air France de Sao Paulo, Iberia, Lufthansa). Aucune communication téléphonique par satellite n'a eu lieu. La météo faisait état d'orages et de la présence de cumulonimbus sur la trajectoire de l'avion, mais rien d'exceptionnel dans cette région. Les trois avions ont tous dévié de leur trajectoire pour les éviter. Rien ne permet de dire que l'AF447 a pris ou non la même initiative. Pour tenter de comprendre, les boîtes noires sont donc nécessaires. Alors qu'elles devraient cesser d'émettre un signal vers le 10 juillet, le BEA prépare une deuxième phase de recherche d'une durée d'un mois afin de localiser l'épave. Fabrice Gliszczynsk
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