Forte incertitude sur les départs en vacances

Les vacances seront placées cet été sous le signe de crise. Dommage pour la France car ce secteur est l'un des plus forts contributeurs à l'économie : 2 millions d'emplois directs et indirects, plus de 6 % du produit intérieur brut, soit le double de l'automobile. Le tourisme génère près de 40 milliards d'euros de recettes par an, et une fois défalqué l'argent dépensé par les Français à l'étranger, le secteur apporte la première contribution à la balance des paiements (12,8 milliards par an). Soit autant que l'automobile, l'agriculture et l'agroalimentaire réunis?moins de britanniquesCette manne pourrait s'éroder cet été. Le baromètre de la conjoncture touristique TNS-Sofres présenté hier par Hervé Novelli, secrétaire d'État au Tourisme, « montre une forte incertitude sur les taux de départ en vacances » pour les touristes étrangers et français. Le secrétaire d'État parle d'un « décrochage de la fréquentation des étrangers en France », notamment en juillet. La France reçoit chaque année 82 millions de touristes (sont comptées comme tels toutes les personnes passant au moins une nuit sur le territoire), ce qui la place au premier rang des destinations touristiques mondiales. À ce chiffre, il faut ajouter 114 millions de voyageurs qui transitent ou ne passent qu'une journée en France. Les exploitants de campings sont notamment confrontés à une chute de la venue des Britanniques, en raison de la conjoncture économique dans leur pays et de la parité défavorable de la livre face à l'euro.Le manque à gagner sur les touristes étrangers risque de ne pas être compensé par les Français, même si ces derniers devraient être plus nombreux que d'habitude à rester dans l'Hexagone pour leurs vacances. Selon le sondage, les intentions de départ ressortent à 36 % en juillet (? 1 point par rapport à juillet 2008) et 39 % en août (? 1 point). Les vacanciers devraient allonger leur durée de séjour. Mais cela ne profitera pas forcément aux différents exploitants d'hébergement (hôteliers, résidences, locations de tourisme) car deux tiers des séjours échappent au secteur marchand. Les vacanciers français préfèrent aller séjourner dans leur famille, chez des amis ou dans une résidence secondaire. Cela sera sûrement encore plus vrai cette année car les Français déclarent avoir l'intention de réduire leurs dépenses. Leur budget vacances tombe pour cet été à 1.717 euros, contre 1.934 euros en 2008, selon le baromètre Ipsos-Europ Assistance. Pour Gérard Brémond, président du groupe Pierre et Vacances, il s'agit là d'une tendance lourde : « Dans les dix ans qui viennent, le potentiel de consommation des ménages ne va pas s'accroître en raison des répercussions de la crise et de la compétition du secteur des vacances avec l'ensemble de l'offre de loisirs, y compris ceux offerts par les nouvelles technologies. »
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