Les états-Unis renforcent la protection des consommateurs

Les banques américaines sont engagées dans une course contre la montre. Alors que la réforme des cartes de crédit commencera à entrer en vigueur le 20 août, plusieurs grands établissements viennent de prévenir une partie de leur clientèle que leur taux d'intérêt mensuel ou leur taux de remboursement allait augmenter. Parmi eux figurent JP Morgan Chase, premier émetteur de cartes de crédit des États-Unis, et Citigroup. Leur objectif : amortir l'impact de la future réforme sur leurs marges dans un contexte où les défauts de paiement augmentent.Depuis le 22 mai, les établissements financiers devront signifier avec quarante-cinq jours d'avance tout changement « majeur » dans leurs contrats de carte de crédit, notamment les hausses de taux d'intérêt. Cet avertissement risque de réduire les pénalités appliquées à leurs clients et qui ont pratiquement doublé en cinq ans pour atteindre 19 milliards de dollars. Le PDG de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, a averti que la réforme adoptée par le Congrès risquait de coûter 500 millions de dollars à sa banque. Mardi, celle-ci a indiqué qu'une partie de ses clients ? moins de 1 % selon son siège ? devront rembourser chaque mois au moins 5 % du crédit qui leur a été accordé sur leur carte, contre 2 % précédemment. S'ils n'y parviennent pas, la banque pourra augmenter ses taux d'intérêt. lignes de crédit réduitesSelon le « Financial Times », Citigroup a augmenté les taux d'environ 15 millions de cartes de crédit émises pour le compte de groupes de distribution, dont Sears. Afin de limiter les provisions visant à couvrir les défauts des particuliers, 65 % des banques ont affirmé, dans une enquête publiée en mai par la Réserve fédérale, avoir resserré les limites de crédit accessibles aux détenteurs de cartes. D'après l'analyste Meredith Whitney, JP Morgan Chase, Citigroup et Bank of America ont réduit les lignes de crédit à hauteur de 320 milliards de dollars au premier trimestre. L'agence Fitch Ratings estime que le taux de « charge-off » sur les cartes, c'est-à-dire le pourcentage des prêts non remboursés par rapport à l'encours total, s'est inscrit à 10,44 % le mois dernier, un bond de 62 % par rapport à juin 2008. Moody's prévoit que ce niveau atteindra 12 % au deuxième trimestre de 2010. Bien que les retards de paiement supérieurs à soixante jours aient atteint le niveau record de 4,45 % en juin, Fitch rappelle qu'ils avaient ralenti en mai : « Compte tenu des tendances des défauts de paiement et de faillites (personnelles), la hausse des charge-off ?devrait décélérer » au troisième trimestre. L'agence estime aussi que les actions entreprises par les banques pour limiter l'impact des défaillances protégeront les opérateurs ayant investi dans des obligations adossées aux cartes de crédit. Afin de continuer à lever les capitaux nécessaires à leurs activités de prêt, les banques ont aussi soustrait les créances les plus risquées de certaines tranches obligataires pour les loger dans leur propre bilan. Barclays Capital constate que grâce à cette stratégie, le marché reprend appétit pour les émissions adossées aux cartes de crédit : à Wall Street, 11,3 milliards de dollars d'obligations de ce type ont été émises en juin alors qu'aucune transaction n'avait eu lieu en janvier et février. Éric Chalmet, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.