L'assurance transport anticipe une année 2009 difficile

AssuranceEntre la piraterie maritime et les crashs d'avion, l'assurance transport a été soumise à rude épreuve ces derniers temps. Pourtant, en regardant les chiffres du secteur pour l'année 2008 présentés hier par la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), la situation semble bien maîtrisée. Les cotisations sont globalement en hausse de 9 %, à 1,99 milliard d'euros, soit 10 % d'un marché mondial d'environ 30 milliards de dollars (21,3 milliards d'euros), ce qui place la France en quatrième position. Toutes les branches françaises progressent, à l'exception de l'assurance spatiale dont les cotisations baissent de 8,6 % à 90,7 millions. « Il y a eu plus de satellites lancés en 2008 mais les tarifs ont baissé de 10 %, car le marché est très compétitif », explique Patrick de La Morinerie, président de la commission assurances transport de la FFSA et directeur général adjoint de Axa Corporate Solutions.les attaques échouentLe volume de sinistres (sans les charges) reste inférieur aux primes aussi bien en assurance maritime (rapport sinistres à primes de 71 %) qu'en aviation (rapport de 72 %), mais les contrats de 2008 « se déroulent en partie en 2009. Or, il y a eu 4 grands sinistres depuis le début de l'année en aviation », rappelle Patrick de la Morinerie, citant l'atterrissage d'urgence sur l'Hudson du vol US Airways le 16 janvier, le crash en février du vol Colgan Air près de Buffalo, le crash du vol Rio-Paris d'Air France le 1er juin et celui de Yemenia Airways il y a trois jours. Il prévoit donc « une dégradation très sensible du rapport sinistres à primes au titre de l'année 2008 ». Cette aggravation va entraîner une hausse des tarifs d'assurance (lire ci-contre).En revanche, en assurance maritime, la recrudescence des actes de piraterie en particulier dans le golfe d'Aden, où les attaques ont été multipliées par 10 au premier trimestre 2009 par rapport à l'an dernier, n'affecte pas significativement les assureurs. « Sur les 500 millions de coûts générés l'an dernier par les actes de piraterie, seulement 150 millions étaient couverts par les assureurs », remarque Patrick de La Morinerie. De plus, la plupart des attaques échouent et ne donnent donc pas lieu à indemnisation (sur les 102 attaques au 1er trimestre 2009, 61 ont eu lieu dans le golfe d'Aden, dont 10 ont réussi).La facture de la piraterie pourrait cependant s'accroître, car de plus en plus d'armateurs s'assurent contre ce risque. Les assureurs français ont d'ailleurs modifié les clauses des contrats pour simplifier l'accès à cette garantie et mieux segmenter le risque selon les zones traversées. La piraterie représente un véritable fléau économique : le contournement de l'Afrique pour éviter le canal de Suez et surtout le golfe d'Aden situé à son extrémité coûte 600.000 euros par bateau. Or, le canal de Suez voit passer 22.000 navires par an.Séverine Sollie
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.