La place de Paris veut assainir la concurrence

Fragmentation de la liquidité, concentration des flux d'ordres auprès d'un nombre restreint d'intermédiaires ou encore des interrogations soulevées en matière de concurrence par l'arrivée des « dark pools » (sur lesquels s'échangent des blocs de titres en toute discrétion) : Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a dressé hier un sombre bilan de la directive Marchés d'instruments financiers (MIF). Entré en vigueur en novembre 2007, ce texte a mis fin, en France, à la règle de concentration des ordres en Bourse de Paris avec l'objectif de réduire les coûts. Mais pour les autorités françaises, le contrat n'est apparemment pas rempli. Et le forum organisé par Paris Europlace a été l'occasion hier d'un appel pressant à une révision de la directive.Celle-ci aura lieu en 2010. Mais la ministre, par vidéo interposée, a affirmé deux impératifs : « renforcer la transparence avec des informations de marché plus fiables et garantir l'accès à un plus grand nombre d'investisseurs au march頻. « La fragmentation du marché et la concurrence entre les lieux d'exécution affectent l'efficience et pourraient, à long terme, handicaper les investisseurs européens », a également mis en garde Jean-Pierre Jouyet, le président de l'Autorité des marchés financiers. Cette mobilisation n'est certainement pas pour déplaire aux dirigeants de Nyse-Euronext, qui dénoncent des pratiques de vente à perte et des contraintes réglementaires différentes. MIF ne sera pas le seul cheval de bataille de la ministre dans les prochains mois. Loin de là. Pour Christine Lagarde, le projet de réglementation sur les hedge funds est irrecevable en l'état, car il permet d'enregistrer en Europe dans des fonds domiciliés dans les centres offshore. Côté infrastructures de marché, le souhait de chambres de compensation installées et supervisées en zone euro, pour les dérivés de crédit et plus généralement les produits dérivés standardisés, a été reformulé. Avec à la clé une directive spécifique pour assurer la robustesse de ces infrastructures de marché. Et pour parfaire le dispositif, Bercy appelle Bruxelles et le comité de Bâle à une réflexion sur un bonus prudentiel, sous la forme d'exigence en fonds propres réduite. Et parmi les priorités du G20, la ministre insiste sur la réforme des normes comptables et de la gouvernance de l'organisme qui les élabore (l'IASB). Elle appelle également à un provisionnement dynamique des fonds propres des banques dans la période de haut de cycle de manière à constituer des réserves pour affronter les crises. L'architecture de la supervision en France n'a pas été oubliée. Une réunion se tiendra avec les associations professionnelles de l'assurance et des banques, le 20 juillet, sur le rapprochement de leur autorité de tutelle. Mais Christine Lagarde persiste : « En unissant le contrôle des banques et des assurances, nous permettrons la surveillance des risques systémiques et la France pèsera plus lourd dans les négociations internationales sur la réforme du système financier international », a-t-elle souligné. S'agissant du contrôle de la commercialisation des produits financiers, la ministre a indiqué « savoir compter sur l'Autorité des marchés financiers ». nPour Christine Lagarde, le projet de réglementation sur les hedge funds est irrecevable en l'état.
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