Le taux directeur de la BCE aurait atteint son nadir

Politique monétaireC'est de Luxembourg, à l'issue de l'un de ses deux conseils décentralisés dans une capitale de la zone euro, que la Banque centrale européenne a annoncé hier le maintien de son taux directeur à 1 %. Un niveau jugé « appropri頻 à la situation économique actuelle, sur lequel il stationne depuis début mai. Le président de la BCE n'a pas fermé la porte à de nouveaux assouplissements monétaires, si nécessaires, mais la grande majorité des économistes estime désormais que les jeux sont faits et que le loyer de l'argent devrait camper sur ce plancher historique jusqu'à la fin 2010.Est-ce à dire que les sages de la BCE estiment que le pire de la crise est passé ? De nombreux indicateurs attestent d'une amélioration de la situation économique. Les indices de confiance des ménages et des entreprises ou d'activité du secteur manufacturier ont commencé à se redresser, mais le chômage s'est installé à son plus haut niveau depuis dix ans en mai, touchant 9,5 % de la population active des seize pays de la zone euro. redémarrage à la mi-2010Le patient se remet, mais lentement. Et surtout les goulots d'étranglement dans la distribution du crédit restent légion. C'est en substance le constat fait lors de sa conférence de presse par Jean-Claude Trichet, qui admet que l'activité va rester léthargique en 2009, avec un déclin cependant mois brutal qu'au premier trimestre. Ce n'est qu'à la mi-2010 qu'il prévoit un redémarrage. Jusqu'à présent, les mesures mises en ?uvre par la BCE, « les plus extraordinaires jamais prises par une banque centrale », selon Trichet, au travers de la fourniture de quantités illimitées de liquidités au secteur bancaire à des maturités de plus en plus lointaines depuis l'octroi la semaine dernière de 442,24 milliards d'euros de financements à un an, ont permis de stabiliser le marché. Mais elles ne sont pas parvenues, à ce stade, à améliorer la distribution du crédit dans l'économie réelle, constate Jacques Cailloux, économiste de Royal Bank of Scotland. C'est l'objectif recherché par le programme de rachat de 60 milliards d'euros d'obligations sécurisées (voir encadré), qui devrait accélérer la normalisation en marche. Elle est particulièrement visible sur le marché monétaire, où le taux de l'Euribor à 3 mois, principale référence de la zone euro, qui avait été victime de blocages inédits dans l'histoire au plus fort de la crise, s'est rangé. Alors que l'écart avec le taux directeur de la BCE avait culminé à 164 points de base le 8 octobre, jour de la baisse concertée des taux des grandes banques centrales, il ne s'élevait plus qu'à 7 points de base hier. Isabelle CroizardInfographie1 col 65 mm
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