RendementEn période de vaches maigres, toutes les solutions sont bonnes. Ainsi, afin d'éviter de trop lourds débours tout en ménageant la susceptibilité de leurs actionnaires déjà échaudés par la chute des cours de Bourse l'an dernier, de nombreuses sociétés du CAC 40 ont-elles proposé, cette année, une solution intermédiaire consistant à offrir l'opportunité de payer le coupon en actions.Le résultat est surprenant. C'est à croire que les dirigeants d'entreprise se sont presque tous donné le mot. Au terme d'une enquête menée par « La Tribune » auprès des 40 mastodontes français, il apparaît que les dividendes en actions sont devenus cette année un véritable phénomène de mode, puisqu'au total plus d'un tiers des barons de la cote (14 sociétés) ont proposé cette alternative à leurs actionnaires. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces derniers n'ont pas boudé cette option. Exception faite du groupe Accor, dont « seulement » 45 % des actionnaires ont choisi d'être payés en titres, et dans une moindre mesure France Télécome;lécom (50 %), dans une grande majorité des cas cette solution a été retenue à plus de 60 %. Le record revenant au Crédit Agricolegricole, dont 85 % des actionnaires ont opté pour cette rémunération. Une aubaine pour la Banque verte qui, en dépit du sinistre traversé par l'ensemble du secteur bancaire l'an dernier, était le seul établissement financier à figurer cette année au classement des dix plus gros dividendes de l'indice (« La Tribune » du 13 mars).solution arrangeanteLe grand succès du dividende payé en titres se traduit logiquement par l'émission d'actions nouvelles et permet aux sociétés de renforcer leurs fonds propres. Au total, compte tenu des montants évoqués par les entreprises elles-mêmes, ce sont pas moins de 5,9 milliards qu'elles s'apprêtent à lever. La palme revenant à GDF-Suez, qui va voir ses fonds propres grossir de 1,37 milliard d'euros à l'issue de la promesse d'un dividende exceptionnel prévu lors de la fusion des deux groupes.Quel qu'en soit le montant, le dividende en actions est une solution bien arrangeante pour les groupes, surtout quand elle rencontre un tel succès. Les 14 groupes qui y ont eu recours n'étaient d'ailleurs pas les seuls à y avoir pensé. EADS indiquait hier qu'il y a eu un débat sur le sujet en interne. Même son de cloche chez Air Liquide. À noter enfin que Dexia, qui n'a pas versé de dividende cette année, envisagerait cette option pour l'an prochain. n

latribune.fr

16 Juill 2009, 2:51

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