Citée en exemple, la Suède ne taxe que très partiellement la pollution industrielle

La taxe carbone est depuis longtemps une réalité en Suède. Entrée en vigueur le 1er janvier 1991, la loi suédoise instituant une taxe carbone fut la première au monde à permettre un prélèvement sur les sources d'émissions de CO2. « L'idée était de taxer les combustibles fossiles selon le principe du pollueur-payeur. Émettre du dioxyde de carbone, un gaz nocif pour l'environnement, devait coûter de l'argent », rappelle Reino Abrahamsson, spécialiste des questions climatiques à l'Agence nationale suédoise de protection de l'environnement. Si, lors de l'instauration de la taxe, la tonne de CO2 était imposée à hauteur de 250 couronnes (23 euros), son montant a été régulièrement revu à la hausse, pour atteindre aujourd'hui 1.050 couronnes, soit 97 euros. Du coup, cette année, la taxe carbone rapportera au gouvernement suédois environ 1,4 milliard d'euros. Et ce sont les ménages qui, en grande partie, supportent son coût, notamment à travers le prix de l'essence. L'industrie, de son côté, bénéficie d'une exemption et ne s'acquitte de la taxe qu'à hauteur de 21 %. Une faveur accordée afin de ne pas pénaliser un secteur très gourmand en énergie, et crucial pour l'économie du royaume scandinave.vision globaleLa taxe a-t-elle eu l'effet désiré sur l'environnement ? D'emblée, Reino Abrahamsson note qu'« il est impossible de dissocier la taxe carbone des autres impôts sur l'énergie ». Selon lui, plutôt que d'isoler un impôt, c'est l'ensemble de la fiscalité verte suédoise qui doit être prise en compte pour évaluer l'impact sur le climat. « Sans notre législation environnementale, nous aurions eu 25 millions de tonnes de CO2 émises en plus depuis 1991 », observe-t-il. Alors que le gouvernement de centre droit mené par le Premier ministre conservateur, Fredrik Reinfeldt, veut faire de l'environnement la priorité de sa présidence à la tête de l'UE, l'idée d'une taxe carbone à l'échelle européenne ? elle est déjà en vigueur au Danemark et en Finlande ? pourrait refaire surface. Ainsi, à Stockholm, le ministère de l'Environnement aurait déjà sondé le terrain auprès des pays membres, confie une source au ministère. « Je pense que l'on est un peu optimiste compte tenu de l'opposition de certains de nos partenaires », tempère-t-elle. Sébastien Buffet, à Stockholm
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