La famille Peugeot s'implique de plus en plus dans la gestion opérationnelle du groupe PSA. Une façon de surveiller de près la direction du constructeur automobile, après les errements que celui-ci a connus durant la dernière partie du règne de Jean-Martin Folz, puis les deux ans de chaotique présidence du directoire de Christian Streiff, remplacé le 2 juin dernier par Philippe Varin. « Les héritiers veulent jouer un rôle dans l'entreprise, avoir une responsabilité, peser sur l'avenir du groupe », explique un bon connaisseur de l'entreprise. Xavier Peugeot, 45 ans, est ainsi devenu en juin dernier le directeur marketing et communication de la marque Peugeot. Il y remplace son cousin Christian, 56 ans, promu pour sa part directeur du marketing central du groupe. Dans le même temps, leur autre cousin Frédéric Banzet, 51 ans, a pris carrément la tête de la marque Citroën en tant que directeur général. Un héritier Peugeot à la tête de? Citroën. Du jamais vu. À quand un Peugeot à la direction de la marque Peugeot??rivalités internesTous ces mouvements renforcent l'emprise de la famille, par ailleurs aux prises avec des rivalités internes. Les promotions tiennent d'ailleurs compte de l'équilibre entre les différentes branches familiales. Si Xavier Peugeot est le frère de Thierry, président du conseil de surveillance du groupe, Christian est le frère de Robert, PDG du holding FFP (société foncière financière et de participations) qui gère la fortune familiale, et grand rival de Thierry. « Certains membres de la famille veulent assurer un contre-pouvoir à celui de Thierry Peugeot, à qui l'on reproche notamment l'épisode Streiff », souligne une source interne. Malgré leurs dissensions, les Peugeot sont toutefois unis sur l'essentiel, à savoir leur maintien comme actionnaires de référence de PSA et la sauvegarde de l'indépendance du groupe. La famille Peugeot détient 30,27 % du capital et 44,87 % des droits de vote du groupe.Un Peugeot pourrait-il un jour devenir le véritable patron opérationnel de PSA, à l'image de ce qui vient de se passer pour Akio Toyoda, qui vient d'accéder à la tête du constructeur automobile japonais Toyota en juin?? Robert Peugeot, 59 ans, s'y serait naguère bien vu. Mais il n'y est pas parvenu et a quitté l'entreprise en février 2007 pour intégrer son conseil de surveillance.Akio Toyoda, petit-fils du fondateur de l'entreprise nippone, est en tous cas aujourd'hui le seul représentant d'une famille actionnaire exerçant les fonctions de PDG d'un constructeur, si l'on excepte Ratan Tata, patron du consortium du même nom. Bill Ford était resté PDG du groupe éponyme durant cinq ans, mais il avait dû céder les rênes de l'entreprise à Alan Mulally en septembre 2006, après un bilan peu concluant. Il faut remonter à la flamboyante présidence de Giovanni Agnelli chez Fiat dans les années 1960 et 1970 pour voir un héritier à la tête opérationnelle d'une firme automobile.

latribune.fr

15 Sept 2009, 1:44

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