La chancelière Angela Merkel s'impose malgré les critiques

Angela Merkel a été brillamment réélue pour la cinquième fois à la tête de son parti, la CDU, lundi à Stuttgart. Avec 94,8 % des voix, elle réalise son meilleur score depuis 2000. Les grands noms du parti se sont finalement rangés derrière sa proposition de remettre au lendemain des élections du 27 septembre prochain la réduction de la pression fiscale. Mais les applaudissements de Stuttgart cachent mal le malaise au sein de la CDU et les doutes qui entourent l'action économique de la chancelière.Angela Merkel a pourtant bénéficié pendant trois ans d'un immense capital de confiance, à l'étranger comme en Allemagne. Profitant d'une phase de croissance, la chancelière apparaissait comme une assurance de solidité et d'entente dans la gestion pas toujours très simple de la grande coalition. Dans un premier temps, la crise financière n'a guère changé la donne. La chancelière était sur tous les fronts : elle sauve Hypo Real Estate par deux fois, met en place un plan de sauvetage bancaire de 500 milliards d'euros et prend des mesures conjoncturelles.Mais, en octobre, elle n'est déjà plus à l'abri des critiques. Les partenaires européens, la France en tête, déplorent son peu d'enthousiasme à construire une solution commune à la crise, puis accusent l'Allemagne de ne pas assumer par une relance vigoureuse son rôle de première économie du continent. L'écho de ces attaques reste cependant d'abord limité outre-Rhin. J usqu'à ce que les données économiques publiées en novembre ne deviennent alarmantes : déjà entrée en récession, l'Allemagne est menacée de connaître la pire contraction de son PIB depuis la guerre l'an prochain. FermetéLes regards se tournent alors vers Angela Merkel. Les économistes fustigent l'immobilisme gouvernemental et réclament un vrai plan de relance et des baisses d'impôts. La chancelière est restée ferme : elle ne veut pas « brader les objectifs budgétaires », comme elle l'a rappelé lundi à Stuttgart. Mais la grogne gagne du terrain. L'hebdomadaire « Der Spiegel » titre cette semaine sur « Angela sans courage », tandis que les éditorialistes brocardent la « passivit頻 de la chancelière et l'exhortent à « agir » et à « ne pas se couper de la réalit頻. Bref, l'image de la chancelière vacille. La contestation parvient jusqu'à son propre camp. La s?ur bavaroise de la CDU, la CSU, réclame ainsi officiellement une baisse immédiate des impôts. Sans surprise, donc, le doute atteint aussi la CDU dans les jours qui précèdent le congrès de Stuttgart. L'aile libérale du parti, conduite par le vieil adversaire d'Angela Merkel, Friedrich Merz, donne de la voix.Mais Angela Merkel, en bon stratège, a su tenir son parti et sauver les apparences. Elle a certes donné quelques gages. « L'Allemagne ne s'interdit aucune option pour gérer cette crise », a-t-elle ainsi souligné, rappelant que le 5 janvier, le gouvernement pourrait prendre de nouvelles mesures conjoncturelles. PopularitéMais elle a surtout imposé sa ligne, malgré le peu d'enthousiasme des 1.000 délégués de Stuttgart. Car, sous le feu des critiques, elle conserve un atout majeur : sa popularité. Voici deux semaines, 55 % des Allemands interrogés souhaitaient la voir rester chancelière contre 31 % pour son adversaire social-démocrate Franz-Walter Steinmeier. Bref, peu importe que la CSU se montre encore déçue. L'Union ne peut se passer d'une Angela Merkel qui, par sa modération même, reste capable de rassembler bien plus qu'aucune autre figure de son parti. Reste à savoir si cette assurance résistera dans la durée à l'épreuve de la crise. +BSD++SupprimerBalise NePas supprimer n signature++BSF++
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