EDF et GDF-Suez s'empoignent autour de l'EPR

Nicolas Sarkozy a jeté un EPR dans la mare en imposant à EDF d'accueillir GDF-Suez comme « associ頻 dans la réalisation du deuxième réacteur français de troisième génération, dont la construction débutera en 2012 à Penly (Seine-Maritime). Si GDF-Suez a tout à y gagner, EDF, lui, tente de cantonner le rôle de son futur concurrent dans le nucléaire en France comme à l'international. En ce début de négociations, les deux groupes campent sur des positions tranchées, un brin provocatrices. Ils devront cependant vite dépasser ces postures. « S'ils ne se sont pas mis d'accord d'ici à l'été, nous les inviterons amicalement à le faire », prévient-on à l'Élysée.Cet été, Abu Dhabi doit choisir les industriels qui construiront son futur parc de centrales nucléaires. Candidat aux côtés d'Areva et de Total, GDF-Suez pourra mieux se valoriser si le montage final du deuxième EPR français est arrêté. Or faire de GDF-Suez un autre « exportateur » français de la technologie EPR est un des objectifs du président de la République. Fort de ce soutien, Gérard Mestrallet, le PDG de GDF-Suez, n'hésite pas à demander à EDF la minorité de blocage du futur EPR, soit 34 %. «Impossible », tranche EDF, du haut de sa position d'actionnaire majoritaire, qui assurera la maîtrise d'ouvrage et l'exploitation de la future centrale. Non seulement l'électricien public s'est empressé de boucler son accord avec Enel, qui permet à l'italien de prendre 12,5 % de l'EPR de Penly, mais il émet, en coulisse, une nouvelle exigence vis-à-vis de GDF-Suez.l'élysée favorablePierre Gadonneix, PDG d'EDF, s'est déjà publiquement dit prêt à associer « d'autres électriciens européens susceptibles de participer à la promotion de l'EPR en Europe ». « Tout dépend de ce qu'ils proposeraient en échange », ajoute cependant son entourage. « Enel apporte à EDF une participation au renouveau nucléaire italien. Qu'apportera GDF-Suez?? », s'interroge-t-on en interne, où des dents grincent à la perspective de devoir former à Penly leur principal rival. Au total, l'Élysée serait favorable à « un ou deux partenaires » qui rejoindraient les trois actuels.Quant à la candidature de Total, elle suscite des interrogations, tant chez EDF qu'à l'Élysée. « Ses ambitions dans le nucléaire évoluent très vite. Difficile d'y voir clair », souligne-t-on. Cet hiver, Total évoquait le nucléaire comme un atout supplémentaire pour séduire les pays producteurs de pétrole. Il n'était pas question de devenir opérateur. Récemment, Christophe de Margerie affichait dans « Les Échos » sa volonté de devenir « exploitant » et d'obtenir au moins 10 % de Penly. L'allemand E.ON, qui s'est associé avec Areva pour construire des EPR en Grande-Bretagne, semble mieux correspondre au cahier des charges d'EDF et de Nicolas Sarkozy.
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