Twitter s'invite dans les entreprises

Je twitte, tu twittes, vous twittez. « Comme Google, il y a quelques années, le verbe ?twitter? est aujourd'hui entré dans le langage courant, ce qui présage de son avenir », estime Greg Sterling, président de Sterling Market Intelligence, qui étudie l'impact de l'Internet sur les consommateurs. « Twitter » (ou gazouiller), c'est raconter, en moins de 140 caractères, à vos amis de ce réseau social ce que vous faites à l'instant même (140 caractères, c'est peu, la phrase précédente en compte 136). Et générer un dialogue lié à vos faits et gestes. Les messages (ou « tweets ») sont transmis sur votre mobile par SMS en même temps qu'ils sont affichés sur votre page de membre. Twitter vous suit partout.« À l'origine, Twitter n'était qu'un outil nombriliste mais ses utilisateurs commencent à l'utiliser de manière beaucoup plus créative », constate Greg Sterling. Fondée en 2006, la start-up de San Francisco, qui emploie 29 personnes, a levé depuis son existence 55 millions de dollars, dont les 35 millions collectés le mois dernier auprès de Venture Partners et Benchmark Capital. « Cela va nous permettre d'accélérer notre développement. Nous devons embaucher un grand nombre d'ingénieurs en informatique pour consolider notre réseau et bâtir une présence mondiale », confie Biz Stone, le cofondateur de la boîte, tout en précisant avoir enregistré une explosion de 900 % du nombre de « twitteurs » en un an. La start-up reste cependant discrète sur le nombre d'utilisateurs, estimé à 6 millions par le site de mesure d'audience Compete.com, dont la moitié aux États-Unis. Londres est, révèle simplement Biz Stone, la ville qui compte le plus d'adeptes.services exclusifsMais popularité ne rime pas forcément avec rentabilité. À ceux qui prédisent que Twitter risque d'être voué au même sort que Facebook qui, malgré ses 175 millions d'utilisateurs, peine à attirer de la publicité, Biz Stone répond que l'avenir de Twitter ne dépend pas de ça. Sa cible pour gagner de l'argent ? Faire de Twitter un outil de gestion des relations clients pour les entreprises. « Si des sociétés, comme Jetblue, Comcast ou Whole Foods, utilisent Twitter de manière quotidienne, nous devons faire en sorte qu'elles soient prêtes à payer pour des services exclusifs. Nous allons donc nous atteler à créer des produits conçus spécifiquement pour ces marques afin de leur permettre de mieux dialoguer avec leurs clients », annonce-t-il.« Twitter, c'est une communauté d'utilisateurs. Pas un réseau publicitaire », confirme Matt Dickman, auteur du blog Technomarketer et vice-président du marketing numérique chez Fleishman-Hillard. « Pour des marques comme Dell, ou SouthWest Airlines, qui sont d'avides utilisatrices, Twitter représente un formidable outil de communication et un service client d'une efficacité redoutable », poursuit-il. Votre vol a du retard ? Envoyez un « tweet » à Southwest et vous recevrez une réponse personnalisée en un temps record. « Grâce à Twitter, les marques rejoignent les rangs de vos amis », affirme-t-il. « Elles vous suivent et vous écoutent. Et la limite des 140 caractères permet d'optimiser leur temps. » Autant d'avantages qui, selon Matt Dickman, valent de l'or.Ultime pied de nez à ceux qui doutent de son avenir, Twitter s'est payé le luxe en novembre dernier de refuser une offre à 500 millions de dollars de Facebook. Et les analystes spéculent que Google voire Yahoo font les yeux doux à l'étoile montante du Web. « Même si Facebook est un partenaire compatible, ce n'était pas le bon moment, justifie Biz Stone. Nous souhaitons avant tout bâtir un modèle économique viable. » Reste à savoir si les entreprises, secouées par la crise, « twitteront » pour de l'argent. n
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