S'il existait une carte de France du sport, Rodez n'y figurerait probablement pas. Et pour cause. Mis à part son équipe de basket-ball, qui évolue en cinquième division, la commune aveyronnaise n'a que sa modeste équipe de football pour vibrer. Engluée dans le ventre mou du National ? troisième division ?, cette dernière semble branchée sur courant alternatif depuis le début de la saison. Et ce n'est pas les trois victoires consécutives face à Arles, Calais et Pacy qui risquent de transcender soudainement les foules.Pourtant, cet après-midi, toute la région sera derrière les hommes de Franck Rizzetto. Médiocres en championnat, ils effectuent un excellent parcours en Coupe de France. Et pour le compte des huitièmes de finale, le tirage au sort leur a réservé une opposition de prestige avec la réception du Paris-Saint-Germain. « C'est une des plus grandes formations du championnat français. Jamais le club n'avait accueilli une équipe de cette renommée », jubile le coach ruthénois. Une affiche inédite qui a créé un véritable engouement en Midi-Pyrénées où les 7.500 places du stade Paul-Lignon se sont arrachées en quelques heures.Le club a d'ailleurs décidé d'organiser une retransmission payante sur un écran géant dans l'amphithéâtre de la ville, pour ceux qui n'ont pas eu la chance de se procurer un billet. Toutefois, malgré cette agitation, les joueurs se montrent particulièrement sereins à l'heure d'affronter les deuxièmes de Ligue 1. « On n'a pas de pression particulière. C'est vraiment tout bénéfice pour nous », assure le gardien de but, Jérémy Sopalski, persuadé que son équipe a les moyens de franchir l'obstacle parisien. « Je suis sûr qu'on est capable de le faire. On ne baisse jamais les bras, quel que soit le match. Même si on prend un but, on peut revenir au score. » Une force mentale qui sera certainement nécessaire pour faire déjouer les hommes de Paul Le Guen, impressionnants depuis quelques semaines.Chaudron à l'anglaise« Il faudra être attentif au moindre détail, prévient le capitaine Grégory Ursule. On devra être très vigilant tout au long du match face au danger que représente chaque joueur de leur effectif. » Pour créer l'exploit, les Ruthénois comptent également s'appuyer sur le soutien de leur public. « Le stade Paul-Lignon est un petit chaudron. C'est une enceinte à l'anglaise avec des tribunes très proches du terrain. Je pense qu'il va y avoir beaucoup de bruit », annonce Sopalski.Pas sûr que cela suffise à impressionner les joueurs de la capitale, habitués à des joutes autrement plus hostiles. « Ils se font toujours chahuter lorsqu'ils évoluent à l'extérieur », concède Rizzetto. Pour l'ancien joueur de Montpellier, la clé de la réussite passe avant tout par le collectif. « Il faut absolument qu'on joue en équipe et pas que chacun essaie de faire sa salade, explique-t-il. Il faudra se faire respecter. On sait qu'on peut être bon. Et en Coupe de France, tout est possible. Il n'y a pas de logique. »Effectivement. L'exemple de Carquefou l'an passé et celui, plus récent, de Schirrhein, sont là pour le rappeler. Mais ce soir, les joueurs de Rodez ont rendez-vous avec leur propre histoire. À eux d'être à la hauteur de l'événement. n

latribune.fr

16 Mars 2009, 1:30

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