Baisse des taux ? : l'Australie interrompt son cycle, le Canada l'amplifie

La Banque de Réserve d'Australie (RBA) a pris les marchés par surprise en interrompant son cycle de baisse des taux. Elle a maintenu mardi son taux directeur à 3,25 %, alors que le marché s'attendait à une détente d'un demi-point qui aurait ramené le taux directeur à 2,75 % et à un nouvel assouplissement en avril avec un taux à 2,25 %. Les mesures de relance budgétaire, les baisses cumulées de taux ? 400 points de base depuis septembre ? vont fournir un soutien important à la demande intérieure, croit savoir le gouverneur de l'institut d'émission, Glenn Stevens. agenda chargéMais la RBA réexaminera les taux d'intérêt lors de sa réunion d'avril, entrouvrant la porte à un nouvel assouplissement des conditions de crédit à cet horizon. Question immédiate des opérateurs?: la RBA sonne-t-elle le glas de l'ouverture en grand des vannes monétaires dans les principaux pays?? La réponse est indiscutablement non et preuve en a été donnée dès l'après-midi de mardi. La Banque du Canada a, elle, de nouveau ouvert le robinet en procédant à une réduction d'un demi-point de son taux directeur, qui est tombé à un nouveau plancher historique de 0,5 %, alors qu'il s'élevait encore à 4 % en février 2008. Son gouverneur, Mark Carney, a laissé entendre que de nouvelles baisses n'étaient pas exclues et a ouvert la voie à l'adoption de mesures non conventionnelles de soutien de l'activité et du marché du crédit. Une stratégie qu'il excluait encore en janvier, estimant que les banques canadiennes comptaient parmi les plus solides du monde. La détérioration de l'environnement économique mondial a rendu illusoire la théorie du découplage. Quant à la Banque du Japon, qui n'a plus guère de marge de man?uvre sur son taux directeur tombé à 0,2 %, elle a annoncé hier qu'elle allait (modestement) puiser dans ses énormes réserves de changes de près de 1.000 milliards de dollars pour aider les entreprises nippones ayant du mal à se procurer des financements.Le marché a encore un agenda chargé cette semaine avec deux des plus éminentes banques centrales, qui se réunissent jeudi, la Banque d'Angleterre et la Banque centrale européenne. La Vieille Dame de Threadneedle Street devrait assouplir son taux directeur, pour l'entraîner à un nouveau record de faiblesse de 0,5 %. Elle pourrait également commencer à émettre de la monnaie, comme l'a laissé anticiper hier le chancelier de l'Échiquier, Alistair Darling. Quant à la BCE, elle tient ce que son président Jean-Claude Trichet avait qualifié de « rendez-vous important » au début de l'année. Plus personne n'imagine qu'elle puisse, comme en février, passer son tour, après l'annonce d'une contraction du PIB de 1,5 % au quatrième trimestre de l'an dernier et dans un contexte de montée inexorable du chômage. Une baisse d'un demi-point de son principal taux directeur est attendue par le consensus des économistes. Le taux de refinancement tomberait alors à un plancher absolu de 1,5 %. Isabelle Croizard
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