Les paris en ligne ont la cote

Le constat semble cynique mais force est d'admettre que la crise économique profite aux sociétés de jeux sur Internet. Pour deux raisons. D'abord, il s'agit d'un loisir bon marché. Ensuite, hausse du chômage et restriction du budget loisirs oblige, bien des consommateurs passent plus de temps chez eux aujourd'hui qu'il y a quelques mois.Témoin de la bonne santé du secteur, Paddy Power vient de publier une hausse de 9,6 % de son bénéfice net, au titre de l'exercice 2008, à 68,8 millions d'euros. Surtout, à l'heure où les alertes sur résultats se multiplient dans nombre de secteurs d'activités, l'irlandais s'est dit « satisfait » de son activité, au cours des deux premiers mois de l'année 2009. Au départ bookmaker traditionnel, le groupe tire aujourd'hui près des trois quarts de son résultat opérationnel des jeux en ligne.La crise ne représente cependant qu'un accélérateur conjoncturel pour le secteur des jeux sur Internet, promis à un bel avenir pour des raisons structurelles. À commencer par la rapidité des évolutions technologiques : selon le cabinet Gartner, la pénétration de l'Internet haut débit aux États-Unis s'élèvera à 77?% des foyers en 2012, contre 54?% actuellement. Au même horizon, ce taux devrait flirter avec les 70?% en France, au Royaume-Uni et en Espagne, contre 50?% aujourd'hui. L'assouplissement de la réglementation joue également un rôle clé dans les bonnes perspectives du secteur. Ainsi, le projet de loi sur l'ouverture à la concurrence du marché français des jeux en ligne devrait être rendu public demain. Les analystes de Daniel Stewart & Company fondent également beaucoup d'espoirs sur le marché espagnol.Enfin, l'industrie des jeux en ligne ? qui pèse 10 milliards d'euros à l'échelle mondiale d'après le cabinet Global Betting & Gaming Consultants ? est toute récente. Elle compte donc encore un grand nombre d'acteurs, dont certains devront fusionner au cours des prochaines années, afin de réaliser des économies d'échelle. De fait, les britanniques William Hill et Playtech se sont rapprochés en octobre dernier. Au petit jeu des supputations, Daniel Stewart & Company imagine un rachat du suédois Unibet par le britannique Ladbrokes, l'acquisition du britannique Sportingbet par l'autrichien Bwin, ou bien encore un rapprochement entre PartyGaming et 888. Des perspectives prises en compte par la Bourse : alors que l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 décroche de 22 % depuis janvier, l'action 888 gagne 1,76 %, PartyGaming s'octroie 2,2 %, Playtech, 7,5 %, Sportingbet 14,3 %, et William Hill 4 %. Et que dire d'Unibet et de Bwin, en hausse de 48 % et de 56,8 % ! 
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