Le gouvernement dope ses aides à l'outre-mer

La sortie de crise n'a jamais été aussi proche aux Antilles. Un accord salarial a été signé à la Martinique, prévoyant 200 euros de plus pour les bas salaires, et les 250 euros supplémentaires en discussion à la Guadeloupe pourraient être approuvés rapidement. Le gouvernement y a contribué en poussant le patronat guadeloupéen a accepter un accord, même s'il est loin de celui qu'espérait le LKP. Mais l'État aura aussi mis le prix pour le retour au calme. Ce n'est pas 580 millions d'euros d'argent public supplémentaire qui seront consacrés aux départements ultramarins, comme l'affirmait voici quinze jours Nicolas Sarkozy, mais finalement 848 millions, plan de relance inclus?! C'est ce qu'a annoncé hier Yves Jégo, le secrétaire d'État à l'Outre-mer, en présentant la dernière mouture du projet de loi de développement économique de l'outre-mer (Lodeom) qui sera discuté à partir du 10 mars au Sénat. Au total, l'État mettra au pot chaque année 150 millions d'euros de plus qu'aujourd'hui pour le développement économique des DOM, dont 75 millions en exonération de charges sociales. « C'est le plus fort montant depuis le début de la Ve République », a martelé Yves Jégo, pour répondre à ceux ? en particulier dans les rangs chiraquiens ? qui estiment que l'actuel président de la République ne s'intéresse pas vraiment aux DOM. Le secrétaire d'État confie d'ailleurs que le gouvernement examinera avec bienveillance les amendements parlementaires au projet, ce qui pourrait alourdir encore un peu la facture.Les grandes lignes du projet préparé voici un an n'ont pas varié. Chaque DOM va ainsi devenir une zone franche dans laquelle les entreprises locales appartenant aux secteurs jugés « porteurs » bénéficieront des exonérations de charges. L'immobilier de luxe ne sera plus une priorité via les incitations fiscales, au profit du logement social et intermédiaire. Un fonds d'investissement exceptionnel sera aussi créé pour financer les équipements structurants.Par rapport à son projet initial, le gouvernement a décidé d'atténuer la dégressivité des exonérations de charges jusqu'à 3,8 fois le Smic pour les entreprises de moins de 10 salariés. Les contours des zones franches vont être élargis à d'autres îles, et les entreprises de l'agronutrition pourront bénéficier, elles aussi, des exonérations. Enfin, les allégements de taxe professionnelle et de taxe sur le foncier non bâti vont être accrus, les entreprises des secteurs prioritaires en étant totalement exonérés. Dans sa hotte, le gouvernement a prévu d'autres mesures. Un plan de soutien au petit commerce va être mis en place, doté de 8 millions d'euros en 2009. De même qu'un autre pour rénovation des établissements hôteliers, qui devrait bénéficier de 4 millions dès cette année.Relance du tourismeDans l'immédiat, le gouvernement a décidé d'agir pour favoriser la sortie de crise. Outre les délais pour le paiement des impôts annoncés lundi par le ministre du Budget, Éric Woerth, un plan de relance de l'activité touristique sera présenté en début de semaine par Yves Jégo et Hervé Novelli, son collègue en charge du Tourisme. Au menu?: offres promotionnelles pour les Antilles et aides aux entreprises du secteur.
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