chrysler, une alliance complémentaire

Son état de santé. Faute d'accord sur la réduction de sa dette avec l'ensemble de ses créanciers, le troisième constructeur américain s'est placé jeudi sous la protection du régime des faillites, le chapitre 11. L'administration Obama espère que Chrysler, qui a perdu 16,8 milliards de dollars en 2008, en sortira d'ici trente à soixante jours. Le groupe, dans lequel Fiat doit prendre une participation initiale de 20 % dès sa sortie du chapitre 11, se trouve dans une situation critique. Alors que les ventes d'automobile ont chuté de 34,4 % en avril aux États-Unis, celles de Chrysler se sont effondrées de 48 %. Le gouvernement américain s'est dit prêt à accorder au groupe 8 milliards de dollars ? après 4 milliards d'aides d'urgence versées depuis décembre ? en fonds de roulement et en prêts. Le gouvernement canadien et la province de l'Ontario débourseront pour leur part 2,4 milliards de dollars. Ce qui intéresse Fiat. Le plan de redressement présenté vendredi au tribunal des faillites prévoit que Fiat pourra augmenter progressivement sa participation dans Chrysler à 35 %, puis à 51 % une fois les aides publiques remboursées. Le groupe italien entend profiter de cet accord pour réinvestir le marché américain qu'il a abandonné au début des années 1990. Chrysler doit pour sa part profiter du réseau de distribution international de l'italien, de son savoir-faire technologique et ainsi produire des véhicules moins voraces en carburant. Pour obtenir sa prise de participation initiale de 20 %, Fiat n'avancera pas 1 centime, alors qu'en 2007 le fonds Cerberus a repris Chrysler pour 7,4 milliards de dollars auprès de l'allemand Daimler, qui lui-même avait acheté le constructeur pour 36 milliards de dollars en 1998. La donne politique. Le gouvernement américain joue un rôle central dans la restructuration de Chrysler. Barack Obama estime que l'alliance avec Fiat sauvera « plus de 30.000 emplois » sur les 38.500 que compte Chrysler aux États-Unis. Au sortir du chapitre 11, les États américain et canadien détiendront une participation respective de 8 % et 2 % dans Chrysler. Le plan de redressement prévoit aussi que le fonds de gestion des frais de santé des retraités de Chrysler (Veba), que gère le syndicat UAW, prenne une participation initiale de 55 %. L'UAW sera donc amené à valider des décisions difficiles dont la fermeture d'usines et la réduction du réseau de concessionnaires. Obama, qui se saisit de l'accord avec Fiat pour pousser Chrysler à produire des voitures « vertes », a fustigé l'attitude des créanciers ayant refusé l'offre du Trésor : l'échange de 6,9 milliards de dollars de dettes garanties contre 2 milliards en numéraire. e. C., à New York
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