Le réchauffement entre la Chine et Taiwan passe par la Bourse

Encombrement jeudi à la Bourse de Taiwan. À l'ouverture, 692 titres avaient déjà atteint le seuil limite de hausse à 7 %. Le tracker (fonds indiciel coté) iShares MSCI Taiwan a dû être suspendu car la demande était trop forte. Quant à l'indice Taiex, il a terminé sur un gain de 6,74 %. Du jamais-vu depuis août 1991. Derrière cet engouement se cache bien sûr une nouvelle dont les investisseurs ont bien mesuré l'importance pour les années à venir. À l'issue des rencontres, la semaine dernière, entre la Chine et Taiwan, un lien capitalistique de la plus haute importance est en voie d'être scellé. À savoir l'entrée à hauteur de 12 % de China Mobile dans Far EasTone Telecommunications, le troisième groupe de télécoms Taiwanais. Une opération d'un montant de 524 millions de dollars avec, à la clé, des retombées plus importantes, comme le lancement d'un joint-venture en Chine. Certes, la loi taiwanaise n'autorise guère pour l'heure les investissements chinois dans un certain nombre de secteurs, notamment celui des télécoms, mais, compte tenu de la vitesse à laquelle s'opère le réchauffement entre les deux pays depuis l'accession au pouvoir de Ma Ying-Jeou en mai 2008, il y a de fortes chances pour que la législation évolue rapidement. Le régulateur pourrait donner son feu vert dans le courant du mois. D'ailleurs, le titre Far EasTone Telecommunications, s'il n'a pas atteint les 40 dollars taiwanais ? soit le montant que China Telecom est prêt à payer ?, a tout de même touché lui aussi sa limite haussière pour terminer jeudi à 37,60 dollars taiwanais (+ 6,96 %).annonce symboliqueCompte tenu de l'antagonisme qui opposait ces deux pays, cette annonce est très symbolique. Far EasTone Telecommunications appartient à l'une des grandes familles de Taiwan, très fortunée, historiquement remontée contre la Chine, et par ailleurs également impliquée dans d'autres pans de l'industrie comme la pétrochimie, le textile et le ciment. Enfin, cette décision prend tout son sens dans le contexte actuel. D'une part, les institutionnels chinois pourraient être bientôt autorisés à investir à Taiwan. On parle de 1 milliard de dollars qui viendraient se déverser sur ce marché. De l'autre, s'il y a un secteur qui fait défaut aujourd'hui à ces investisseurs chinois sur la cote locale, c'est bien la technologie. « C'est peut-être le signe que la Chine ne cherche plus l'annexion pure et simple, estime un expert d'une grande banque française. Nous nous acheminerions alors vers un scénario du même type que Hong Kong et Macao, avec une indépendance sur certains aspects et le renforcement des relations économiques et des échanges. »Marjorie Bertouille
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