La confusion grandit autour de la fiabilité de l'Airbus de Yemenia

crashCinq jours après l'accident d'un Airbus A310 de la Yemenia aux Comores entraînant le décès de 153 personnes dont 66 Français, la plus grande confusion règne autour de la fiabilité de l'avion alors que les causes du crash restent inexpliquées. Néanmoins, le secrétaire d'État français aux Transports, Dominique Bussereau, a continué hier de pointer du doigt la compagnie yéménite, comme il le fait depuis l'accident. « Cette compagnie est sous étroite surveillance. Si elle ne veut pas aller sur la liste noire, elle aura de très gros efforts à accomplir », a-t-il asséné hier sur RTL. Il se base sur les contrôles en escale, dits Safa, effectués en 2007 sur l'A310 impliqué dans le crash. Ils auraient permis de déceler des problèmes de maintenance graves (ce que rejette la compagnie). Depuis, l'avion n'a plus volé au départ de la France.label valable jusqu'en 2010 Contrairement aux affirmations de Dominique Bussereau et du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, l'A310 n'a pas été « exclu » ou « interdit » formellement de France. « C'est vrai, il n'y a pas eu d'acte formel d'exclusion, concède une source ministérielle. Les contrôles répétés ont eu pour effet de pousser Yemenia à ne pas plus exploiter l'A310 vers la France. Ils savaient que leur dossier pour figurer sur la liste noire était très limite. » La compagnie a mis des A330 vers la France « dont l'état général est meilleur mais qui présentent eux aussi des écarts avec des standards européens ». Quant à l'A310 en question ? révisé en mai selon la compagnie ?, il assurait des vols vers d'autres destinations, en Europe notamment, où il n'a plus fait l'objet de contrôles depuis deux ans. La communauté comorienne ne cesse de fustiger la compagnie, la traitant de « compagnie poubelle ».Face à toutes ces accusations françaises, il y a un point troublant. Et non des moindres. Yemenia a obtenu en mai 2007 la certification Iosa (Iata Operational Safety Audit) de l'Association internationale du transport aérien (Iata), dont elle est membre. Élaborée par les plus grandes compagnies aériennes mondiales, cette certification est peut-être la plus exigeante de la planète. Elle met à plat le fonctionnement des compagnies et analyse la formation des équipages, la maintenance des avions et la conduite des opérations aériennes. La compagnie doit répondre à plus de 900 standards pour l'obtenir. Et continuer le travail dans la durée puisque ce label n'est valable que deux ans. La certification Iosa de Yemenia court jusqu'en juin 2010. La France a toujours vanté ce label depuis sa mise en service en 2003.Rappelant jeudi qu'elle n'avait jamais eu d'accidents en quarante ans d'existence, la direction de Yemenia a assuré dans un communiqué « appliquer une sévère politique pour que ses avions soient pleinement opérationnels en leur assurant une maintenance régulière conformément aux normes internationales ». Le ministre des Transports du Yémen, Khaled al-Wazir, s'est dit « surpris par les jugements anticipés » portés sur les causes de l'accident « avant la publication de l'enquête ». Il a averti que son département « se réservait le droit de poursuivre en justice les parties qui cherchent délibérément à nuire à l'image de la compagnie ».
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