L'industrie audiovisuelle japonaise redouble d'ambition en France

Au Japon, le phénomène musical du moment s'appelle AKB48, un groupe de 16 jeunes filles colorées qui se trémoussent sur de la soupe pop. Pour assister à leurs concerts, il faut avoir la chance d'être tiré au sort. Symbole de l'importance prise par la manifestation, AKB48 s'est déplacé à Paris à Japan Expo, qui fête ses 10 ans. Ce salon qui célèbre la culture japonaise dans son ensemble, partant des mangas, aux jeux vidéo, en passant par les arts martiaux et la mode connaît un engouement ininterrompu. En quatre jours, la manifestation espère attirer 150.000 visiteurs à Villepinte (Seine-Saint-Denis), contre 138.000 l'an passé.coup de fouetL'appétit français pour la culture japonaise n'a pas échappé au gouvernement nippon, qui tente de donner un coup de fouet à l'industrie culturelle. Depuis plusieurs années, les « arts audiovisuels japonais  », qui comprennent la musique, le cinéma, les dessins animés, et les jeux vidéo, stagnent. « Depuis 2002, le marché évolue peu en raison de la baisse de la natalité. Cette industrie pèse 14.000 milliards de yens (104 milliards d'euros), nous voudrions qu'elle atteigne 20.000 milliards (148 milliards d'euros) en 2015 », indique Masahiro Yoshizaki, directeur général adjoint au ministère de l'Économie, qui mise sur le potentiel de la distribution numérique pour générer de nouvelles recettes.dépassé par la ChineÀ ce jour, l'exportation ne pèse que 2 % des contenus culturels numériques japonais. Leurs premiers clients hors du Japon sont en Asie. En comparaison, aux États-Unis, les contenus exportés pèsent 18 % d'un marché total de 506 milliards d'euros. Sur ce terrain, le Japon vient d'être dépassé par la Chine. Dans le jeu vidéo par exemple, le succès de Nintendo masque une industrie en légère baisse en 2008, avec des ventes de 360 milliards de yens (2,6 milliards d'euros). Pour promouvoir les contenus numériques en France, le Japon a décidé de délocaliser à Japan Expo le « Festival international des contenus » dont c'est la troisième édition et qui se tenait jusque-là à Tokyo. « La France est culturellement proche du Japon. Les estampes japonaises du XIXe siècle ont influencé la peinture française, et inversement. C'est ce nouveau japonisme que nous voulons créer », indique le fonctionnaire.En France, à travers des marques comme Sega ou Nintendo pour les jeux vidéo, et des dessins animés, les contenus japonais existent depuis trois décennies dans l'imaginaire des enfants. « Goldorak » est diffusé dans « Récré A2 » dès la fin des années 1970. Des personnages mythiques comme Dragon Ball et Naruto lui ont succédé. Chez Nintendo, Mario Bros connaît toujours le même succès. La France serait-elle saturée ? « Jusque-là, l'animation c'était surtout pour les enfants. Il y a un potentiel pour toucher tous les âges, comme au Japon. Au départ, le gouvernement n'appuyait pas vraiment cette tendance. Devant l'engouement du public, il a changé d'avis », explique Masahiro Yoshizaki. En France, les choses bougent. Le succès auprès des adultes de films d'animation comme « Ponyo sur la falaise » ou « Princesse Mononok頻 du réalisateur Hayao Miyazaki témoignent de cette mouvance.
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