Consternation après l'offensive terrestre israélienne à Gaza

L'entrée samedi soir de l'armée israélienne dans la bande de Gaza a provoqué hier des réactions d'inquiétude et des appels au cessez-le-feu un peu partout dans le monde, y compris aux États-Unis. Mais, selon Washington, un éventuel cessez-le-feu ne doit pas permettre un retour au statu quo où Israël subissait des tirs de roquettes de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. Du coup, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est montré incapable de s'entendre sur un texte appelant à un arrêt des hostilités « le plus vite possible », essentiellement en raison de l'opposition américaine. L'offensive israélienne contre le Hamas aurait déjà fait au moins 500 morts palestiniens.Les efforts pour trouver une solution diplomatique reposent aujourd'hui sur deux missions européennes distinctes, l'une de la présidence tchèque de l'Union européenne, l'autre menée par le président français, Nicolas Sarkozy. La Russie, membre du Quartette pour le Proche-Orient, « extrêmement préoccupée », a également envoyé hier un émissaire dans la région pour ?uvrer à un cessez-le-feu.La délégation européenne, pilotée par le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, a appelé à la cessation des hostilités. « Nous allons nous battre pour le cessez-le-feu. Nous allons essayer de faire le maximum », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires extérieures, Benita Ferrero-Waldner, qui fait partie de la délégation. En cas d'accord, l'Union européenne est prête à contribuer à une mission d'observateurs internationaux pour le maintien de la paix, a fait savoir le haut représentant pour la politique extérieure de l'Union, Javier Solana.situation tragiqueAlors que le président Sarkozy sera aujourd'hui et demain en tournée au Proche-Orient, la France a « condamné l'offensive terrestre israélienne contre Gaza, comme elle condamne la poursuite des tirs de roquettes ». Selon le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, « viser Israël était une provocation, mais, depuis , cette réaction énorme est disproportionnée, et nous faisons face maintenant à une situation très tragique ». Pour Paris, l'escalade militaire complique ses efforts, ceux de l'Union européenne, des membres du Quartette et des États de la région pour faire cesser les combats. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a indiqué qu'il comptait demander à Nicolas Sarkozy de « faire pression sur Israël » pour qu'il mette fin à ses attaques à Gaza.Jugeant le « moment très dangereux », le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a jugé qu'il fallait « travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat ». L'Espagne a, de son côté, « exhort頻 Israël à mettre fin à son offensive terrestre, et son chef de la diplomatie, Miguel Angel Moratinos, a appelé la communauté internationale à « ne pas rester les bras croisés ».Cependant d'autres voix en Europe se sont faites plus compréhensives à l'égard d'Israël.couloirs humanitaires « Condamner Israël ne rime à rien, car il faut traiter la question des deux côtés », a déclaré le Premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende. De même, l'Allemagne a souhaité un cessez-le-feu qui garantisse « la sécurité à long terme d'Israël », en mettant notamment fin aux attaques à la roquette du Hamas et à la contrebande d'armes dans la bande de Gaza.Enfin, l'Égypte, qui a condamné « dans les termes les plus forts » l'entrée des chars israéliens à Gaza, a proposé l'ouverture de couloirs humanitaires pour l'acheminement de nourriture et de médicaments pour venir en aide au 1,5 million de Palestiniens pris au piège des combats, afin de « limiter au maximum les horreurs dues aux opérations militaires ».Face à la mobilisation de la communauté internationale, Israël a lancé une contre-offensive diplomatique pour, selon les termes de la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, « repousser l'échéance d'un cessez-le-feu et permettre à l'armée israélienne d'atteindre ses objectifs ».
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