« Je vois difficilement une reprise avant 2010 »

Vous publiez ce matin vos résultats 2008. Qu'en retenez-vous??Nos résultats 2008 sont solides, malgré un contexte économique très dégradé au dernier trimestre. Conformément à notre communication de décembre 2008, notre marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation) est très proche des 9 % de l'an dernier. Cela démontre notre bonne résistance. Arkema conserve aussi un bilan solide?: notre endettement net est ressorti à moins de 500 millions d'euros, soit une fois l'Ebitda. C'est un atout indéniable en ces temps de crise.Quel a été l'impact de la crise??Les neuf premiers mois de l'année ont été conformes à nos prévisions. Mais nous avons connu mi-octobre, puis mi-novembre, une chute brutale de la demande sur nos marchés, accompagnée d'importants déstockages. Au quatrième trimestre, les baisses de production ont atteint 20 % en volume, soit 10 % du chiffre d'affaires.Arkema a été introduit en Bourse en mai 2006. Trois ans plus tard, où en est le groupe??Nous avons tenu nos engagements pris à l'époque. La croissance moyenne de l'Ebitda, attendue entre 10 % et 15 % par an entre 2005 et 2008, est ressortie à 12 % malgré un manque à gagner de 100 millions d'euros, dû à l'environnement économique. Concernant l'objectif de 12 % de marge d'Ebitda en 2010 défini dans un environnement normalisé, ces conditions normalisées sont attendues plutôt en 2011.Comment envisagez-vous l'année en cours??Le contexte restera très difficile. Le premier trimestre ne montre aucune amélioration par rapport au dernier trimestre 2008, avec toujours des déstockages chez nos clients?: l'électronique et l'emballage ont pris le relais de la construction et de l'automobile. La chimie, c'est l'« industrie de l'industrie » et donc un indicateur avancé de la crise, mais aussi de la sortie de crise.Justement, quand voyez-vous cette reprise??Je vois difficilement une reprise avant 2010. Dans l'intervalle, nous nous appuierons sur nos meilleurs atouts, notre structure financière solide, la rapidité de notre transformation et notre capacité d'innovation.Quels sont vos objectifs opérationnels pour cette année??Compte tenu du manque de visibilité, nous ne souhaitons pas donner d'objectifs de résultats pour 2009. Mais nous continuons à investir pour préparer l'après-crise. Ainsi, nos projets en Chine sont maintenus?: nous souhaitons faire de notre site de Changshu, près de Shanghai, le troisième site mondial d'Arkema. Nous voulons aussi réaliser 250 millions de chiffre d'affaires (contre 25 aujourd'hui) dans les polymères très haute performance, des produits à forte valeur ajoutée dont les prix sont jusqu'à dix plus chers que les polymères classiques. Nous sommes persuadés que l'innovation est un antidote à la crise actuelle, car elle permet à nos clients de se différencier.Vous aviez réduit la production de vos usines fin 2008. Envisagez-vous des suppressions de postes??Nous avons déjà fait passer nos effectifs de 19.000 postes début 2005 à 15.000 l'an dernier. Aujourd'hui, nos usines tournent entre 70 % et 90 % de leurs capacités. Nous continuerons cette année à nous adapter en fonction de la demande. S'il y a des réponses fortes et rapides à apporter, nous le ferons, mais il faut aussi continuer la transformation à plus long terme du groupe.
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