Face à la chute de la publicité, ITV taille dans les coûts

ITV enregistre un véritable effondrement de la publicité depuis le début de l'année. La première chaîne de télévision commerciale britannique prévoit une baisse de ses revenus publicitaires de 17 % au premier trimestre, et entre 10 et 12 % sur l'ensemble de 2009. « Ce sont les pires conditions que j'ai connues en trente ans », estime Michael Grade, son président exécutif. Cette chute a poussé ITV à passer d'importantes provisions dans ses comptes 2008. L'entreprise affiche donc une perte avant impôts de 2,7 milliards de livres (3 milliards d'euros).Face à l'urgence, le groupe a lancé un grand plan d'économies : 600 emplois vont être supprimés, sur un total de 5.200 ; les dépenses de production vont être réduites de 65 millions de livres (73 millions d'euros), soit environ 7 %. Au total, ITV pense ainsi réduire ses coûts de 245 millions de livres (275 millions d'euros) d'ici 2011, aux deux tiers dès cette année. À cela s'ajoutera la vente du site Internet Friends Reunited, l'équivalent du site français « Copains d'avant ».audimat tombant à 18,4 %La crise arrive au pire moment pour ITV. La chaîne est en pleine restructuration depuis deux ans, tentant de faire face à la concurrence d'Internet et à la multiplication des chaînes (TNT, satellite, etc.). ITV1, sa chaîne phare, a vu son audimat divisé par deux depuis 1995, tombant à 18,4 % l'an dernier.Pour faire face, le groupe a fait venir début 2007 Michael Grade, un ancien président de la BBC. Celui-ci a réussi à insuffler un renouveau dans les programmes. L'an dernier, l'audience de toutes les chaînes d'ITV (y compris les trois chaînes de la TNT) s'est stabilisée. Résultat, pour la première fois depuis un quart de siècle, le groupe a très légèrement augmenté sa part de marché de la publicité à la télévision, à 43,8 %.Mais la récession a tout changé. Le risque évident est que la réduction des coûts ne se traduise par des émissions moins intéressantes, et donc moins regardées. Michael Grade réplique qu'il a l'intention de faire un maximum d'efforts sur les divertissements en prime time, coupant plutôt les émissions peu regardées en milieu de journée. Mais une spirale infernale n'est pas exclue. À tel point que Michael Grade se prend à rêver, envisageant à long terme une fusion entre ITV, Channel 4 (chaîne publique financée par la publicité) et Five (détenue par RTL Group), les trois chaînes hertziennes commerciales. Il précise qu'aucun plan à court terme n'est prévu. Mais le simple fait qu'il caresse ce scénario en dit long sur les difficultés de la télévision généraliste en Grande-Bretagne.Éric Albert, à Londre
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