À quelques jours du débat sur la loi « création et Internet » à l'Assemblée nationale, le groupe UMP avait rassemblé hier l'ensemble des acteurs des filières de la musique, du cinéma et de la télévision, victimes du téléchargement illégal de leurs productions sur Internet. Objectif de cette grand-messe pour Jean-François Copé, président des députés UMP, et de Franck Riester, rapporteur du projet : faire prendre conscience à leurs collègues des enjeux culturels et économiques de cette loi, qui doit décourager des pratiques qui ont mis à mal le financement de la production musicale et commencent à toucher celui du cinéma. La réunion visait aussi à balayer les doutes des députés de la majorité, assaillis d'e-mails d'opposants à la loi leur enjoignant de ne pas la voter car elle serait liberticide. Les intervenants se sont attachés à démontrer que le dispositif prévu par la loi ?  e-mail, puis courrier d'avertissement adressés par une autorité (l'Hadopi) composée de magistrats avec possibilité de recours et, enfin, en cas de récidive, suspension de l'abonnement Internet ? avait des vertus préventives et pédagogiques. Des cinéastes comme Jean-Jacques Annaud, des chanteurs et musiciens comme Thomas Dutronc ou Vladimir Cosma ont témoigné de leur soutien à ce projet. Mais certains députés UMP, échaudés par le débat sur la loi sur les droits d'auteur sur Internet en 2006, ont demandé aux artistes de prendre la parole en faveur de ce texte et de ne pas les laisser aller seuls au front dans l'hémicycle. De fait, à l'exception d'une récente tribune du producteur-réalisateur Luc Besson dans « Le Monde », les artistes craignent souvent de s'attirer les foudres de leur public en dénonçant le téléchargement illicite. I. R.

latribune.fr

17 Mars 2009, 10:49

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