C'est sur fond d'euro affaibli par l'exécrable conjoncture de la zone euro que la Banque centrale européenne s'apprête à abaisser son taux directeur au plus bas de son histoire. À l'issue de ce « rendez-vous très important », aux dires mêmes de son président Jean-Claude Trichet, ce jeudi, à 14?h?30, la BCE devrait annoncer la réduction de son taux de refinancement de 2?% à 1,5?%, selon la prévision qui se dégage du consensus des économistes. La monnaie unique y perdra sans doute au passage quelques plumes supplémentaires, tant le dollar fait figure de valeur refuge. L'euro est déjà tombé hier à son plus faible cours depuis fin novembre face au billet vert, pour refluer jusqu'à 1,2460, après l'annonce de la chute de l'indice composite d'activité des directeurs d'achats des secteurs manufacturiers et des services (PMI) à un plancher absolu de 36,2. La BCE ne pouvait rester insensible à cette nouvelle statistique délétère, qui rend d'autant plus probable la révision en baisse par ses services des perspectives de croissance pour 2009, qui devraient tabler sur un recul de 2 % du PIB de la zone euro. audace peu probableD'autant que le niveau de l'euro face au dollar n'a pas de quoi l'inquiéter?: il se maintient dans la marge de fluctuation dans laquelle il est enserré depuis maintenant plus de quatre mois. Car la banque centrale des Seize dispose d'une marge de man?uvre très importante, en dépit des 225 points de base de détente des taux consentis depuis octobre dernier. Alors que son taux directeur campe encore sur 2 %, tous les autres pays du groupe des Sept ont réduit le loyer de l'argent à des niveaux proches de zéro. Le taux directeur de la Banque du Japon se situe à 0,2 %, celui de la Fed est désormais dans une fourchette de 0 % à 0,25 %, celui de la Banque du Canada ne s'élève plus qu'à 0,5 % depuis mardi dernier et celui de la Banque d'Angleterre devrait être réduit ce même jeudi de 1 % à 0,5 %. Alors, la BCE pourrait-elle faire preuve de plus d'audace que ne l'anticipe le consensus?? C'est peu probable. Sans doute pas ce jeudi, mais les observateurs avisés voient son taux directeur refluer jusqu'à 1 % d'ici à l'été. Isabelle Croizard

latribune.fr

17 Mars 2009, 10:57

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