Un dossier médical informatisé en 2010

Promesse de l'ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, le dossier médical personnel (DMP) avait été paré de toutes les vertus : permettre à l'assurance-maladie de réaliser de considérables économies, aux patients d'avoir un ?il constant sur leur dossier, aux médecins d'améliorer les soins, le tout dès 2007. Son échec n'a pas mis fin au principe du dossier médical informatisé, qui renaît de ses cendres. Jean-Yves Robin, directeur général du GIP-DMP et de la future Agence des systèmes d'information de santé partagés (Asip), veut « raisonner par paliers et non construire une cathédrale monumentale ».Premier tournant, le dossier médical sera avant tout un outil à destination des médecins, afin qu'ils partagent des informations sur les patients qu'ils ont en commun (comptes-rendus, analyses, imagerie?). Les professionnels de santé pourront l'utiliser dès l'an prochain. « Dans un premier temps, nous n'allons sélectionner qu'un seul hébergeur du DMP pour stocker les données de santé des patients. Il sera prêt à la mi-2010. Tous les médecins qui auront mis à jour leurs logiciels de gestion pourront alors faire du DMP, détaille Jean-Yves Robin. Et il faut que, en 2012-2013, à l'issue d'une hospitalisation, un compte-rendu soit systématiquement intégré dans les DMP. » à caractère facultatifLa nouvelle application informatique fera apparaître un bouton pour appeler le dossier du malade et le renvoyer une fois complété. Le DMP mettra plusieurs années à se généraliser, puisque 20 % des médecins n'utilisent toujours pas l'informatique. « Pour que le DMP marche, il faudra qu'il aide les médecins dans leur métier, qu'il leur fasse gagner du temps. Son utilisation devra faire partie des bonnes pratiques des professionnels », complète le directeur. Pour ne pas brusquer non plus les patients, le dossier médical sera facultatif : une disposition de la loi Bachelot, actuellement en discussion à l'Assemblée, supprime son caractère obligatoire. Le médecin ne pourra en outre utiliser un DMP qu'avec l'accord du patient, qui dressera la liste des médecins pouvant y accéder. Le code d'identification de l'assuré pourrait à terme figurer sur sa carte Vitale, mais le GIP-DMP travaille avec la Cnil sur des solutions intermédiaires. « Tout ce qui risque de décaler le projet, nous le reportons, pour proposer rapidement un DMP, quitte à ce qu'il soit rudimentaire », souligne Jean-Yves Robin. Véronique Chocro
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