Le chômage pourrait être proche des 10 % fin 2009

Les mauvais chiffres du chômage en janvier (90.000 demandeurs d'emploi supplémentaires) l'avaient laissé présager. C'est confirmé. L'emploi salarié effectuera un plongeon spectaculaire en 2009. Selon les prévisions gouvernementales d'hier, les destructions d'emplois dans le secteur marchand atteindraient 350.000. Et s'ajouteraient aux 88.700 déjà enregistrées au quatrième trimestre 2008. Ce recul met fin à cinq années de progression. Plus grave et preuve de l'intensité de la crise, les prévisions de destructions pour 2009 représentent près du double de celles de 1993 (lire ci-contre). Et conduiraient à un taux de chômage supérieur à 9 % en fin d'année, contre 7,3 % au troisième trimestre 2008.Plusieurs phénomènes joueront cependant le rôle d'amortisseur et réduiront le recul de l'emploi total (290.000 destructions). Les 100.000 contrats aidés supplémentaires prévus dans le budget 2009 y contribueront. De même que le relatif maintien de l'emploi dans le secteur non marchand : « Il y a beaucoup d'embauches dans les collectivités locales qui sont moins soumises au cycle économique que les autres », constate Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.Le taux de chômage progressera moins vite que les destructions d'emplois grâce à l'effet de flexion. Les économistes estiment que, lorsqu'il y a 100 emplois détruits, 20 chômeurs, découragés basculent dans l'inactivité et n'apparaissent plus dans les statistiques du chômage. Pour amortir les effets de la crise, le gouvernement a accentué hier son effort. 800 millions d'euros ont été inscrits dans le collectif budgétaire afin d'alimenter le fonds d'investissement social dont la création a été annoncée le 18 février et qui doit notamment permettre de former des salariés au chômage partiel. Au total, avec les crédits déjà prévus, l'État y injectera 1,5 milliard d'euros. Mais il reste à convaincre les partenaires sociaux de l'abonder.Un scénario optimisteAutre inconnue, la fiabilité des prévisions de Bercy. « Ils sont sur un scénario optimiste. Le recul de la croissance sera probablement plus proche des 2 % que de 1,5 %. Ce qui, en 2009, conduirait à 500.000 destructions d'emplois et à un taux de chômage proche des 10 % », reprend Mathieu Plane. Dans ces conditions, les perspectives gouvernementales pour 2010 ? 20.000 destructions d'emplois dans le secteur marchand ? paraissent relever du v?u pieux.
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