L'affaire de fraude fiscale aux États-Unis fragilise UBS

queLes annonces de résultat se suivent et se ressemblent pour UBS. À l'exception du troisième trimestre 2008, la banque n'a présenté que des comptes dans le rouge depuis l'été 2007. Hier, elle n'a pas dérogé à la règle, en publiant une perte de 1,4 milliard de francs suisses (916 millions d'euros) pour le deuxième trimestre. Au total, elle a perdu 3,4 milliards de francs depuis le début de l'année. Des résultats que John Cryan, le directeur financier, a qualifiés de décevants. « Mais nous voyons des signes encourageants », s'est-il empressé d'ajouter. Quels signes ? Notamment le fait que la première banque helvétique aurait été bénéficiaire à hauteur de 971 millions de francs s'il n'y avait pas eu de charges exceptionnelles. UBS a en effet enregistré une perte de 1,21 milliard de francs liée à la réévaluation de sa dette, des frais de restructuration de 582 millions, et une perte de valeur de 492 millions suite à la cession de sa filiale brésilienne, Pactual, en avril.plus forte baisseToutefois, cette nuance ne saurait éclipser les difficultés auxquelles la banque est toujours confrontée. Dans son activité de gestion de fortune, d'abord. Au deuxième trimestre, plus de 22 milliards de francs ont été retirés des caisses d'UBS par ses clients, dont 5,8 milliards aux États-Unis, où UBS est empêtrée dans une affaire de fraude fiscale l'opposant au fisc américain. Ce dossier, dont la résolution pourrait intervenir vendredi, a « une influence majeure » sur le comportement de la clientèle, concèdent Kaspar Villiger et Oswald Grübel, respectivement président et directeur général de la banque. Aussi, la décollecte massive observée dans la gestion d'actifs au deuxième trimestre (17,1 milliards de francs) résulte pour partie « des retraits des clients dans l'activité de gestion de fortune », poursuivent-ils.Pour les prochains mois, le pronostic est réservé : « Les reflux de capitaux vont se poursuivre aux États-Unis », a annoncé Oswald Grübel. La direction d'UBS n'envisage pas d'embellie avant que le conflit judiciaire outre-Atlantique soit résolu. Au deuxième trimestre, la branche gestion de fortune a dégagé un bénéfice de 711 millions de francs avant impôts, contre 1,04 milliard au premier trimestre, tandis que la gestion d'actifs a renoué avec les bénéfices, à 82 millions. La banque d'investissement a enregistré une perte avant impôts de 1,85 milliard de francs, contre 3,16 milliards dans le rouge sur les trois premiers mois de l'année. Le ratio de solvabilité « Tier One » de la banque est passé de 10,5 % à 13,2 % entre le premier et le deuxième trimestre. Hier, le titre UBS accusait la plus forte baisse de l'indice SMI, à Zurich (? 4,31 %, à 15,31 francs suisses).
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