Course contre la montre pour sauver Detroit

Éric Chalmet, correspondant à New YorkUne bataille s'engage pour sauver l'industrie automobile américaine à laquelle les constructeurs de Detroit ne participeront pas. Les patrons de General Motors (GM), Ford et Chrysler, qui ont présenté hier au Sénat leurs projets de redressement respectifs, seront interrogés aujourd'hui à la Chambre des représentants. Mais deux semaines après que ces dirigeants ont échoué à convaincre le Congrès de leur accorder des prêts d'urgence, les parlementaires restent divisés sur la nécessité et les modalités d'un plan de soutien aux « Big Three ».À l'issue de la précédente audition des constructeurs, les démocrates, majoritaires dans les deux Chambres, ont insisté sur le fait qu'ils n'entendaient pas accorder de « chèque en blanc » et martelé qu'ils attendaient des projets de redressement « viables ». Cette semaine, les « Big Three » ont dévoilé des plans de restructurations, comprenant des abandons de marques dans le cas de GM, d'alliance avec ces constructeurs étrangers dans celui de Chrysler, et promis de développer des gammes de véhicules « propres ». Le président de la commission bancaire du Sénat, Chris Dodd, a pour sa part déclaré que « les plans soumis par ces entreprises ne sont en aucun cas parfaits, mais de façon générale, ils représentent un engagement en faveur de la réforme nécessaire que Detroit doit adopter ».Les « Big Three » en ont aussi profité pour dépeindre une situation financière délétère, les forçant à demander non plus 25 mais 34 milliards de dollars sous forme de prêts. Hier, le chef du groupe républicain au sein de la commission bancaire du Sénat Richard Shelby s'est à nouveau opposé au principe d'une aide aux constructeurs. Et la Maison-Blanche veut que l'enveloppe de 25 milliards de dollars votée au Congrès en septembre pour leur permettre de produire des véhicules propres soit employée pour régler leurs problèmes de trésorerie. Les démocrates militent, eux, pour que l'administration Bush puise dans le programme d'assistance à Wall Street (Tarp) doté de 700 milliards de dollars.Hier, Rick Wagoner, le patron de GM, a demandé une aide « immédiate » de 4 milliards de dollars pour permettre au constructeur de passer l'année tandis que celui de Chrysler a réclamé une enveloppe de 7 milliards de dollars avant la fin décembre. Ford se trouve dans une situation financière moins délicate et demande un prêt de 9 milliards dans le cas seulement où ses rivaux feraient faillite ou si la conjoncture se dégradait davantage. L'agence Moody's a abaissé mercredi la notation de GM et Chrysler de « Caa2 » à « Ca », reflétant un possible défaut de paiement.Avant son grand oral, Rick Wagoner a, une fois de plus, déclaré qu'un dépôt de bilan n'était pas une option pour GM. L'agence Bloomberg a pourtant rapporté que GM et Chrysler envisageaient un dépôt de bilan « pré-arrang頻, dont les conditions seraient négociées avec leurs salariés, créanciers et sous-traitants des deux groupes. Le Congrès serait déjà associé à ce projet puisque les collaborateurs de trois parlementaires auraient consulté des experts en redressement d'entreprises dans cette perspective. Une telle procédure aurait l'avantage d'accélérer la restructuration de GM et Chrysler, la réduisant idéalement à quelques mois au lieu de la faire durer sur plusieurs années. n+BSD++SupprimerBalise NePas supprimer n sErci Chalmet à New York
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