Philips rabat ses ambitions pour 2010

La foudre a frappé Philips. Hier, lors d'une réunion avec des analystes financiers et des investisseurs, à Amsterdam, le groupe néerlandais d'électronique a confessé que son objectif de moyen terme n'était plus « réaliste. » À savoir, un doublement de son excédent brut d'exploitation par action (avant intérêts, impôts et amortissements), à l'horizon 2010. Ou, plus explicitement, une marge d'excédent brut d'exploitation de 10 à 11 % d'ici deux ans, contre 7,7 % l'an dernier. Philips s'est bien gardé de formuler un nouvel objectif, compte tenu du manque de visibilité sur son activité.licenciements en vueÀ plus court terme, c'est-à-dire pour le quatrième trimestre 2008, la société a également abaissé ses ambitions. La division santé, spécialisée entre autres dans l'imagerie médicale, ne réalisera pas plus de 2,3 à 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Du côté de la branche électronique grand public, les revenus seront compris entre 2,8 et 3 milliards d'euros seulement, l'achat de home cinéma et autres téléviseurs dernier cri relevant désormais pour nombre de ménages d'achats de luxe. Pour cette même raison, les groupes japonais d'électronique Panasonic et Sony viennent, eux aussi, de lancer des avertissements sur leurs résultats, les consommateurs mettant le holà à leurs dépenses discrétionnaires. Enfin, le pôle éclairage, affecté par le marasme de l'industrie automobile, engrangera au mieux 1,9 milliard d'euros de recettes au quatrième trimestre.Et ne c'est pas tout. Au dernier trimestre toujours, Philips sera contraint de déprécier à hauteur de 1,1 milliard d'euros ses participations de 19,9 % dans NXP, troisième fabricant européen de semi-conducteurs, et de 13,2 % dans LG Display, qui produit des écrans plats. Et cela, en raison de la chute des valorisations de NXP et de LG Display. Cotée en Bourse, cette dernière voit son action chuter de 58 % depuis le début de l'année. Le dernier trimestre 2008 sera également grevé par 340 millions d'euros de coûts de réorganisation, au lieu des 230 initialement prévus. Face à « la férocité et à la vitesse » à laquelle la crise économique s'étend, Gerard Kleisterlee, président de Philips, se voit contraint d'alléger encore sa structure de coûts. Au prix, sans doute, de licenciements, indique un porte-parole du groupe. Le 24 novembre, déjà, la société avait annoncé la suppression de 1.600 emplois dans sa branche santé, soit 5 % de l'effectif de cette division.Résultat des courses, Philips accusera une perte au quatrième trimestre 2008, a averti le groupe. Il s'agira de sa première perte trimestrielle depuis début 2003. Il est des fois où l'on préférerait que l'histoire ne se répète pas.Christine Lejouxn ++BSD++ NePas supprimer n signature++BSF++
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