Résorber les stocks de véhicules

Revoilà la prime à la casse. Pendant des années, les pouvoirs publics avaient juré qu'on ne les y reprendrait plus. « Balladurettes » et autres « juppettes » n'avaient-elles pas coûté, entre 1992 et 1996, 1 milliard d'euros ? Mais, las. Pour relancer un marché exsangue, Nicolas Sarkozy ressort le principe d'une aide de 1.000 euros pour la destruction d'un véhicule de plus de 10 ans, en échange de l'achat d'une voiture neuve émettant moins de 160 grammes de CO2. La mesure, valable aussi pour l'achat d'un utilitaire léger, court jusqu'à fin 2009. Le coût pour la collectivité (220 millions d'euros) s'ajoutera au déficit de 270 millions d'euros prévu en 2008 pour le bonus-malus « écologique » (330 millions en 2009).achats anticipésCela suffira-t-il à relancer le marché français, qui a reculé de 14 % le mois dernier ? « Oui, ça résorbera les stocks, qui se montent pour Renault et PSA à 1 million d'unités, soit 400.000 de plus que les niveaux normaux », explique un expert. « Ça peut relancer dans un premier temps le marché, si la confiance revient et les gens obtiennent des crédits, souligne un acteur du secteur. Mais le boom initial correspond pour une part à des achats anticipés. Gare à la rechute ensuite. » Entre 1992 et 1996, la moitié du 1,5 million de bénéficiaires des primes à la casse avaient anticipé un achat qu'ils n'ont évidemment pas réitéré par la suite. Renault a immédiatement étendu hier cette prime aux véhicules âgés de 8 à 10 ans pour l'achat d'un véhicule neuf ou d'occasion récent. En parallèle, le plan de relance prévoit un soutien aux filiales bancaires des constructeurs français, sous forme d'un prêt de deux fois 500 millions d'euros (à un taux de 8 %). Histoire de soutenir le crédit, 70 % des véhicules étant vendus avec un financement. Le plan prévoit aussi un fonds d'investissement de 300 millions pour aider les sous-traitants. Une mesure en grande partie symbolique.En contrepartie, les constructeurs seront surveillés. « Je ne suis pas d'accord pour aider des entreprises avec l'argent public, si celles-ci continuent de délocaliser à l'étranger », a en effet averti hier le chef de l'État. « Renault s'est engagé sur la pérennité de ses sites en France. Nous attendons un engagement similaire de PSA », nous a précisé Luc Chatel, secrétaire d'État à l'Industrie. Alain-Gabriel Verdevoye++BSD++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF++
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.