Avis de tempête sur le raffinage américain

Le pétrochimiste LyondellBasel risque de venir gonfler les rangs des victimes de la crise financière. Le groupe américain, implanté sur l'étang de Berre et à Fos-sur-Mer en France où il peut raffiner jusqu'à 100.000 barils de pétrole par jour, devrait, de son propre aveu, être prochainement placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Dans un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) la semaine dernière, LyondellBasel a en effet déclaré que la faiblesse de la demande ainsi que l'effondrement du prix des matières premières mettaient en danger son niveau de liquidités. Les obligations du groupe pour maturité 2015 s'échangeaient hier à seulement 4 % de leur valeur. Si le chimiste n'a aucun engagement de très court terme, le montant de sa dette totale, soit 26 milliards de dollars, s'avère totalement incompatible avec la crise économique, alors que la faiblesse de la demande frappe le raffinage de plein fouet. Le chiffre d'affaires de LyondellBasell, qui atteignait 44,7 milliards de dollars en 2007, est en net retrait cette année. Les marges de raffinage ont en effet fortement souffert sur la fin de l'année, et la gestion du prix du brut s'est transformée en jeu de poker. l'essence a plongé de 59 %Contraints de stocker un minimum de pétrole brut avant de le traiter, les raffineurs ont tous été affectés par la dégringolade du pétrole, que les produits raffinés ont parfois amplifiée. Ainsi, aux États-Unis, l'essence a sombré de 59 % sur l'année 2008, soit la pire dégringolade jamais constatée, alors que le brut fondait de 54 %. Les raffineurs américains ont d'ailleurs terminé l'année sur une situation des plus inconfortables : encombrés de stocks d'essence, qui ont grimpé au plus haut depuis l'été dernier, ils ont dû sérieusement ralentir les cadences : 82,5 % des capacités étaient en fonctionnement la semaine dernière. Car Lyondell n'est pas la seule société à être incapable de fonctionner avec des marges faibles et un marché du crédit sous perfusion. Flying J, une petite pétrolière américaine qui dispose d'une capacité de raffinage de 100.000 barils par jour, s'est placée, elle aussi, sous la protection du chapitre 11 la semaine dernière, et Alon Refineries est également en mauvaise posture. Valero, un gros raffineur avec 3,1 millions de barils de capacités quotidiennes, a annoncé la semaine dernière qu'il interrompait sine die ses opérations sur deux sites américains. A. R.
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