L'euro aborde le nouveau millésime un peu plus affaibli

Alors que les marchés sortent paresseusement de la trêve des confiseurs, la volatilité ? la plaie de 2008 ? est toujours à l'ordre du jour. Hier, l'euro a confirmé et amplifié sa décrue de la première séance de l'année. Le billet vert s'est ainsi propulsé au plus haut depuis trois semaines face à la monnaie unique et au yen, jusqu'à respectivement 1,3555 et 93,55, tandis que la livre sterling s'éloignait nettement de la parité, face à l'euro, qu'elle avait tutoyée fin décembre, pour se négocier à 0,9340. Rappelons que, après la fulgurante hausse de l'euro au premier semestre 2008, qui l'avait entraîné à un record absolu de plus de 1,60 dollar, le billet vert avait fait un retour vengeur sur le devant de la scène, avant de subir un repli accentué retombant jusqu'à 1,4720 pour 1 euro et 87,15 yens, à la mi-décembre. D'aucuns en avaient déduit que l'euro avait repris sa pente naturelle de hausse, le redémarrage du dollar n'ayant été qu'un épisode artificiel, soutenu par des rapatriements massifs de capitaux et une pénurie généralisée de dollars à l'échelle mondiale. L'analyse était sans nul doute un peu hâtive.Dès la fin de cette semaine, on pourrait même savoir si la tendance qui se dessine depuis deux séances sera celle du nouveau millésime. Semaine marquée par deux événements clés : la première réunion de l'année de la Banque d'Angleterre jeudi et le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis vendredi. La Vieille Dame de Londres, qui a déjà agressivement abaissé son taux directeur de 350 points de base l'an dernier, pour le ramener à 2?%, devrait revenir à plus de mesure, mais poursuivre néanmoins progressivement la détente du loyer de l'argent vers zéro, à l'instar de la Réserve fédérale américaine. Une baisse d'un demi-point de son taux est attendue le 8 janvier. Les statistiques de l'emploi américain devraient à nouveau être détestables et justifier pleinement le robuste plan de relance à travers les dépenses d'infrastructures et les baisses d'impôts, que le président élu, Barack Obama, a commencé dès hier à négocier avec le Congrès fraîchement installé au Capitole. Ce plan, destiné à créer 3 millions d'emplois, suscite déjà l'espoir de voir l'économie américaine commencer à sortir du tunnel au milieu de l'année, et explique en grande partie le redémarrage en flèche du dollar face à l'euro.Du côté de la zone euro, il faudra attendre le jeudi 15 janvier pour que la banque centrale prononce son premier verdict monétaire de l'année. Après l'audace dont elle a fait preuve en décembre, en procédant à la plus forte détente des conditions de crédit de ses dix ans d'existence, avec une baisse de trois quarts de points de son taux directeur ramené à 2,5 %, la BCE semble aujourd'hui beaucoup plus hésitante. On pressent une certaine réticence de l'institution à faire franchir au loyer de l'argent la ligne taboue de 2 %, qui constitue le plancher absolu atteint par son taux directeur. Et ces hésitations, qui risquent d'enliser l'Europe dans une récession prolongée, ne font pas les affaires de l'euro.
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