Le chinois Lenovo revient aux sources

Aux grands maux les grands remèdes. Lenovo, le géant chinois des PC, a annoncé hier le départ de William Amelio, son directeur exécutif et président, en poste depuis 2005. Le départ de l'Américain s'accompagne d'un jeu de chaises musicales. Et tant pis pour le groupe qui avait frappé par sa capacité à intégrer des cadres étrangers. Le tout à un moment où le groupe qui était un peu le modèle de l'internationalisation de la technologie chinoise (il avait racheté en 2005 la division PC d'IBM) traverse une passe difficile. Ses résultats du quatrième trimestre 2008 se sont soldés par une perte de 97 millions de dollars.Yang Yuanqing, président du conseil d'administration de la société depuis 2005 après en avoir été le directeur exécutif de 2001 à 2004, retrouve son ancien poste. La présidence et la direction opérationnelle sont récupérées par Rory Read, déjà en charge des opérations. Outre ces changements, la deuxième nouvelle se situe dans le retour au premier plan de Liu Chuanzi, le cofondateur et président de la maison mère de Lenovo, le groupe Legend. Celui-ci revient au poste de directeur du bureau d'administration de la société.relancer la marqueLa politique d'expansion à tout va de Lenovo semble n'avoir pas plu au conseil d'administration du groupe : elle a en effet notamment entraîné l'érosion des résultats de l'entreprise sur son propre territoire. Lors du 3e trimestre 2008, ses ventes en Chine ont baissé de 7 % par rapport au 3e trimestre 2007. Comme l'a expliqué Liu Chuanzi, « à ce moment important nous voulons porter une attention particulière à notre activité chinoise qui représente la fondation de notre activité mondiale et de notre stratégie de croissance ». De nouveau aux commandes du fabricant informatique, Yuan Yuanqing sera visiblement chargé de relancer la marque à l'international.Le mois dernier, la société a annoncé un plan de licenciement de 2.500 salariés, soit environ 11 % de sa main-d'?uvre mondiale. Ce plan « fera économiser 300 millions de dollars durant l'année financière qui s'achèvera le 31 mars 2010 ». La compression des postes aura donc débuté avec celle du président du groupe et du directeur des ventes américaines, Scott Di Valerio, et par la fusion des opérations Chine, Asie-Pacifique et Russie afin d'accroître leur efficacité. La réussite se doit d'être rapidement au rendez-vous : après 2009, Lenovo ne pourra plus utiliser le nom de la gamme ThinkPad, acquise pour une durée déterminée lors de l'achat en 2005 de la branche PC d'IBM.Tristan de Bourbon, à Pékin
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