Les grandes alliances ont souvent échoué

Sergio Marchionne, l'administrateur délégué de Fiat, connaît tous les précédents fâcheux. Mais le patron boulimique du groupe italien se fait fort de réussir des mariages là où tous ses prédécesseurs ont échoué ces vingt dernières années. Seul contre-exemple de rapprochement réussi : Renault-Nissan.Le mariage Daimler-Chrysler, noué en 1998, a échoué neuf ans plus tard à cause de la situation de l'américain, bien plus désastreuse que l'allemand ne l'avait imaginée. Les économies d'échelle entre les deux groupes se sont révélées ténues, les composants Mercedes étant trop chers pour Chrysler. Du coup, Mercedes, branche à succès de Daimler, a dû éponger les déficits de Chrysler, s'appauvrissant lui-même. Dans l'intervalle, en 2000, Daimler-Chrysler était parti à l'assaut de Mitsubishi, en prenant le contrôle. Afin de dégager des synergies entre Chrysler et la firme nippone. Des plates-formes communes ont été développées, ainsi que des moteurs avec la participation du coréen Hyundai, dans lequel Daimler-Chrysler avait pris aussi une participation. Mais, patatras. Idéale sur le papier, cette alliance devait capoter, victime des besoins de liquidités de Mitsubishi. Refusant d'accompagner une augmentation de capital, Daimler-Chrysler s'est retiré en 2004. gâchis humain Les relations étaient d'ailleurs mauvaises, la tutelle allemande trop brutale ayant froissé les cadres dirigeants du japonais. Quant à Hyundai, il a préféré échapper aux « diktats » et recouvrer son indépendance. Des années de gâchis financier et humain?Les américains GM et Ford n'ont pas mieux réussi dans leurs emplettes. Attiré par les marges dégagées par les constructeurs allemands de haut de gamme, Ford a racheté Jaguar il y a vingt ans, puis Volvo en 1999 et Land Rover en 2000. Las. Après avoir recréé une vraie gamme chez Jaguar, il a été victime de ses objectifs démesurés. Tablant sur plus de 200.000 Jaguar par an. Ford n'en a vendu que la moitié à ses meilleurs moments, restant très en deçà du point mort. Land Rover n'a pour sa part jamais été très profitable. In fine, Ford a cédé les deux marques à Tata. Si Volvo n'a pas démérité, Ford vient quand même de le mettre en vente, préférant se concentrer sur sa survie plutôt que d'investir dans une marque périphérique. Ford s'est par ailleurs désengagé du japonais Mazda, avec lequel il était lié depuis les années 70.GM, qui a repris en 1990 l'autre suédois, Saab, n'a pour sa part jamais su le redresser, faute d'y mettre les moyens. Saab a été récemment mis sous la protection de la loi sur les faillites. GM a par ailleurs revendu dernièrement ses participations dans les japonais Suzuki, Isuzu, Fuji Heavy (Subaru). A.-G. V.Hans Christian PLAMBECK/LAIF-REA
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