ébastien danet, président de zenithoptimediaQuand voyez-vous la sortie de crise pour les médias traditionnels?? Il y aura une amélioration dans le domaine des médias dès que la crise économique sera en fin de cycle, d'ici le printemps 2010. Néanmoins, lorsque la reprise aura lieu, elle ne sera que partielle, car la baisse du prix d'achat de l'espace publicitaire sera compliquée à endiguer. Le marché publicitaire ne reviendra pas aux niveaux précédant la crise.Comment l'expliquez-vous??Le marché publicitaire affronte une crise structurelle. Il y a aujourd'hui un déséquilibre croissant et durable entre l'offre et la demande publicitaire. L'offre a explosé avec le numérique (Internet, TNT Webradios?) et la multiplication des supports traditionnels (magazines, suppléments, réseaux d'affichage, offres hors-média?) ces dernières années. Cette explosion, mais aussi le phénomène structurel de la gratuité d'Internet, vont nécessiter de nouveaux modèles et de nouvelles organisations.Il faudra revoir les portefeuilles de marque, arbitrer sur la gratuité des accès aux contenus numériques et s'attaquer à la monétisation des audiences sur Internet.Que pensez-vous du nouvel avertissement sur résultat TF1??Elle reflète l'état du marché à fin avril, ainsi que nos prévisions à fin juin. On sait d'ores et déjà que le premier semestre de l'année pour les médias traditionnels accuse une baisse à deux chiffres. Je ne serais pas étonné que d'autres annonces de ce type suivent dans les prochaines semaines.De quelle manière les agences média sont-elles touchées??Nos revenus ne sont pas totalement corrélés à la baisse des investissements publicitaires. Nos activités de conseil et notre diversification, notamment dans le numérique, amoindrissent significativement cette dépendance. Malgré ce contexte de crise et la baisse des budgets, les annonceurs souhaitent par ailleurs maintenir un niveau de conseil très élevé. Il est également important d'entamer un dialogue avec les annonceurs et leurs représentants afin de débattre de l'évolution de nos modes de rémunération et du modèle économique qui lui est rattaché.La crise a-t-elle eu des répercussions plus sévères sur les médias traditionnels??Tous les médias sont touchés de la même façon par la crise, y compris Internet, qui restera en positif mais dont la croissance a été réduite de moitié. Au sein des médias traditionnels, la presse et la télévision accusent des décroissances similaires comprises entre 15 % et 20 % sur le début de l'année.propos recueillis par Cécile Barbièreet Isabelle RepitonDR

latribune.fr

20 Mai 2009, 1:39

Partager :