Le Medef se satisfait du rapport Cotis sur le partage de la richesse

Le partage des profits en trois tiers, cher à Nicolas Sarkozy ? Il n'en a pas été question, au sein de la mission Cotis ? du nom du directeur général de l'Insee ?, qui finalise aujourd'hui son rapport (officiellement présenté le 11 ou 12 mai) demandé par l'Élysée, sur le partage de la valeur ajoutée, autrement dit de la richesse produite.Les représentants des syndicats et du patronat ont en revanche longuement discuté de l'augmentation des inégalités salariales. Confirmant et renforçant le diagnostic de l'Insee, le rapport Cotis pointe la forte hausse (+ 3 % l'an en pouvoir d'achat), de 2001 à 2006, des rémunérations les plus élevées, celles perçues par le millième des ménages les plus aisés. Le Medef critique cet aspect des choses, jugeant l'échantillon statistique trop faible.En revanche, il approuve pleinement les conclusions principales du rapport. Celui-ci souligne la stabilité du partage de la richesse produite en France, depuis vingt ans. Les entreprises ne se sont donc pas accaparées une plus grande part de la valeur ajoutée ces dernières années, contrairement à ce qui a pu se passer dans les autres grands pays industriels. Choc pétrolierSi l'on considère les données sur plus long terme, force est de constater une baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée par rapport au niveau des années 1970. Mais cette « bosse consécutive au premier choc pétrolier [qui a donné lieu à une véritable spirale prix-salaires] n'a pas été observée dans de nombreux pays anglo-saxons », souligne le rapport.Le Medef voit donc dans la mission Cotis l'occasion de sortir du discours accusateur à l'encontre du monde de l'entreprise. Il n'a rien contre les projets prêtés à l'UMP de réformer la participation et l'intéressement, tout en soulignant que la France fait figure d'exception, de ce point de vue : ces systèmes sont inexistants ailleurs. Attention, donc, à préserver la compétitivité des entreprises opérant en France.S'agissant de la forte hausse des dividendes distribués, passés de 7 % des profits bruts (excédent brut d'exploitation) des sociétés non financières en 1993, à 16 % en 2007, le patronat voit là le simple effet de la hausse des cours des actions, qui a contraint les entreprises à augmenter leur rémunération. Ces dividendes devraient rapidement baisser. I. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.