Les syndicats affinent leurs mots d'ordre

Demander une autre politique contre la crise, c'est bien, mais pas suffisant. Après s'être mis d'accord, lundi, pour organiser deux nouvelles journées de mobilisation en mai et juin, les huit organisations membres de l'intersyndicale ont aussi décidé de plancher sur leurs revendications. Certes, elles disposent déjà d'une plate-forme commune qu'elles avaient élaborée le 5 janvier. Mais celle-ci, très large, commence à montrer ses limites.Double objectifEn affinant leurs mots d'ordre, les syndicats poursuivent un double objectif. Tout d'abord, convaincre le grand public de s'associer à leurs futures mobilisations, que ce soit le 26 mai pour des actions décentralisées ou le samedi 13 juin pour une manifestation nationale. En l'absence de revendications précises, les syndicats craignent qu'une partie des manifestants potentiels ne se décourage. Un risque qu'ils ne peuvent pas se permettre de prendre. Déjà, à l'occasion du 1er mai, le gouvernement n'a pas manqué de souligner que les cortèges avaient été moins fournis que ceux du 29 janvier et du 19 mars.Les syndicats veulent aussi contraindre l'exécutif à répondre à des revendications précises. Et sortir ainsi du piège dans lequel leur plate-forme commune de début janvier les a enfermés. En annonçant, notamment, des mesures fiscales en faveur des ménages les plus modestes ou la création du fonds d'investissement social lors du sommet social du 18 février, le chef de l'État a donné le sentiment de répondre à leurs demandes. Même s'il n'a pas dit un mot de l'essentiel des exigences, telles que la suspension du bouclier fiscal et de la défiscalisation des heures supplémentaires ou le moratoire sur l'emploi public. « Sur un certain nombre d'objectifs précis, nous allons demander au gouvernement et au patronat de répondre avant l'ét頻, souligne Maryse Dumas, de la CGT.Au sein de l'intersyndicale, les discussions risquent cependant d'être animées, les uns privilégiant les mots d'ordre sur le pouvoir d'achat, les autres insistant davantage sur la sauvegarde de l'emploi. Pour éviter les déchirements, les huit organisations vont tenter de classer les thèmes par degré d'urgence. « Même si nous fixons des priorités, nous n'abandonnerons pas pour autant les autres revendications », précise Gabrielle Simon, de la CFTC. Le calendrier devrait aussi les inciter à trouver un consensus. Tous les membres de l'intersyndicale veulent définir leurs revendications d'ici à fin mai pour les populariser avant le 13 juin. Agnès Laurent
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