Les médecins ont fait des efforts en limitant certaines de leurs prescriptions en 2008, mais, une fois encore, ils ne sont pas parvenus à atteindre les objectifs fixés par l'assurance-maladie. Les praticiens exerçant en ville ont globalement permis une économie de 435 millions d'euros, au lieu des 635 millions attendus, selon un document de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam), qui sera examiné aujourd'hui par son conseil d'administration. Soit un taux de réussite de 68 %. La tendance est à première vue plutôt bonne, puisqu'en 2007 les économies sur les prescriptions n'avaient atteint que 367 millions d'euros sur un objectif initial de 623 millions.GénériquesParmi les points forts de cette politique de « maîtrise médicalisée », conclue entre l'assurance-maladie et les syndicats de médecins, figure la progression des génériques. L'an dernier, elle a généré 200 millions d'euros d'économies. Les antibiotiques sont par ailleurs de moins en moins automatiques, puisque leur volume est en baisse régulière depuis 2001. Leurs prescriptions ont baissé de plus de 8 % l'an dernier (alors que l'objectif de l'assurance-maladie n'était que de - 5 %), ce qui a entraîné une économie de 56 millions d'euros. D'autres classes de médicaments ont obtenu de plus ou moins bons résultats (les psychotropes, les antihypertenseurs, les inhibiteurs de la pompe à proton pour les problèmes gastriques?), mais, à l'inverse, les indemnités journalières (IJ) versées pour arrêts de travail ont fortement dérapé. L'objectif 2008 était de cantonner leur progression à + 3,4 %, mais les IJ ont grimpé de + 5,3 %. Une part de cette hausse « peut s'expliquer par la conjoncture macroéconomique », note la Cnam. Toutefois, compte tenu des montants en jeu (au total les IJ ont pesé 7,9 milliards d'euros en 2008), leur forte augmentation relativise la portée des économies de la « maîtrise médicalisée ».L'assurance-maladie a par ailleurs cherché l'an dernier à évaluer les économies réalisées à l'hôpital. Sur les 150 millions d'euros d'économies attendues sur les prescriptions ou les modes de prise en charge des praticiens hospitaliers, 119 millions ont été réalisées, notamment sur les prescriptions de transports en taxi ou ambulance (48 millions). À un moindre niveau, les efforts sur les médicaments et les stents ont engendré une économie de 12 millions d'euros et le développement de la chirurgie ambulatoire (sans nuit d'hospitalisation), de 13 millions.Initialement, la maîtrise médicalisée faisait l'objet d'un donnant-donnant avec les médecins, les efforts de prescription devant être récompensés par une revalorisation des honoraires. Mais depuis deux ans, les généralistes réclament une hausse de la consultation des généralistes à 23 euros, qui n'a cessé d'être reportée. Véronique Chocro

latribune.fr

20 Mai 2009, 1:37

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