Balade dans une ville suisse créative et fêtarde, cité aux...

La belle du RhinSpectacle étrange, même pour une ville raffolant d'art contemporain : certains soirs d'été, des dizaines de cercles couleur saumon descendent les eaux du Rhin? Remorquant leur bouée dans laquelle sont rangés vêtements et chaussures ? voire leur montre suisse?, les nageurs bâlois crawlent du pont du Milieu (Mittlere Brücke) au Wettsteinbrücke. Un maillot et hop, on les imite, ou bien on les admire depuis les cafés des berges ou la terrasse du Pfalz, en goûtant la tiédeur des nuits rhénanes. La ville d'Érasme, de Paracelse et de Hans Holbein, cultive une identité fêtarde, créative, empreinte de dérision, unique en Suisse. Rive gauche, un lacis de ruelles étroites ? rue des Onze-Mille-Vierges ? ou plus larges ? la commerçante Freie Strasse ? grimpe derrière les façades de l'hôtel Les Trois Rois, de l'université ? la plus ancienne du pays ? et les tours de la cathédrale. Avec sa tour de grès rouge, ses loggias, ses murs peints, le flamboyant hôtel de ville de la Markplatz est le c?ur de la ville haute. La montée de Spalenberg mène à la Spalentor, porte fortifiée du XIVe siecle. La grimpette du Leonhardssporn conduit aux jeux d'eaux fascinants de la fontaine de Tinguely, place du Théâtre, ainsi qu'à Barfüsserplatz, dite « Barfi », la grand-place des marchés? et du Musée historique exposant « la Danse macabre » et le Trésor de la cathédrale. L'embarras du choixAvec quarante musées, signés par le Who's Who de la scène architecturale, de Herzog & de Meuron (fondations Laurenz et Herzog, abbatiale de Klingental) à Mario Botta (musée Tinguely) ou à Renzo Piano (fondation Beyeler), le choix est large. À l'extérieur de la ville, se trouvent Augusta Raurica, le plus grand parc archéologique de Suisse, ou Steinenberg, le musée suisse de l'architecture. Bâle mérite une dernière expérience « vécue » : embarquer sur le bac de la cathédrale (Münsterfahre) qui depuis le XIXe relie la rive gauche (le Grand-Bâle) à la rive droite (le Petit-Bâle, Lällekönig). Se promener alors sous la Chartreuse et le Oberer Rheinweg, le long des eaux pâles du Rhin, accompagné par quelques vers d'Apollinaire : « Le mai le joli mai en barque sur le Rhin, des dames regardaient du haut de la montagne? »Aliette de Crozet
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.