A350  : Londres ne donnera pas d'avance remboursable

AéronautiqueSi Airbus est bien parti pour obtenir 3,3 milliards d'euros d'aides publiques de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de l'Espagne pour financer une partie des 11 milliards d'euros du programme A350, tout ne se fera pas sous forme d'avances remboursables, comme l'avionneur l'espérait. Selon nos informations, alors qu'Airbus mène des négociations bilatérales avec chacun des quatre pays, le Royaume-Uni tient une position différente des autres.Londres est certes prêt à contribuer au financement de l'avion à hauteur de 500 millions d'euros. Mais sous forme d'un prêt classique, analogue à celui d'une banque, et non d'avances remboursables. Celles-ci, héritées de l'accord aéronautique de 1992 entre les États-Unis et l'Union européenne, permettent à Airbus de recevoir de ses pays partenaires jusqu'à 33 % des coûts d'un nouveau programme. La filiale d'EADS rembourse avec les intérêts, puis paye des royalties sur chaque livraison d'avion aux États. Mais avec beaucoup de souplesse. Les échéances de remboursements s'adaptent au rythme des livraisons d'avions (la première est prévue en 2013 pour l'A350), et les royalties ne sont payées qu'une fois atteint le point d'équilibre du programme, lequel est calculé sur un niveau de ventes de l'avion déterminé à l'avance. « Si le programme ne marche pas comme prévu, indique un proche du dossier, l'avance n'est remboursée qu'en partie. Si c'est l'inverse qui se produit, les États sont gagnants. C'est le partage du risque. »Mise au point en juilletC'est l'intérêt majeur de ce système, plus que d'obtenir des États un taux d'intérêt plus avantageux que celui des banques. Un risque que ne veut pas prendre le Royaume-Uni. Londres veut être assuré de voir son prêt remboursé ou, tout du moins, ne veut pas récupérer son argent à long terme. En revanche, la France, l'Allemagne et l'Espagne négocient avec Airbus des avances remboursables. Paris et Berlin sont prêts à apporter respectivement 1,4 milliard et 1,1 milliard d'euros. L'Espagne, malgré de fortes tensions avec Airbus ? Madrid juge insuffisant le niveau de charges de travail sur l'A350 ?, devrait contribuer à hauteur de 300 millions. « Mais les négociations risquent de durer plus longtemps qu'avec les autres pays », estime un proche du dossier. Les quatre gouvernements doivent se réunir ce mois-ci pour faire le point. Le 15 juin, ils s'étaient donnés un mois pour annoncer de façon conjointe ces soutiens. La réunion va se télescoper avec la lecture de la plainte de Washington à l'OMC contre les aides publiques attribuées à Airbus. Sur tous ces points, sa maison mère, EADS, n'a pas souhaité faire de commentaires. Fabrice Gliszczynskile Royaume-Uni veut être assuré de voir son prêt remboursé à moyen ou court terme.
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