Insatiable

chronique des marchésToujours plus fort, toujours plus loin. Chaque jour, la Chine compte les points qu'elle marque dans sa quête pour devenir numéro un mondial en général, et sur le plan économique en particulier. Dans cette course de fonds, le Japon est dans la ligne de mire de Pékin. Non pas tant pour des raisons historiques que parce que ce pays occupe, depuis quarante et un ans, le deuxième rang derrière les États-Unis. Plus pour longtemps. À son corps défendant, Tokyo vient officiellement d'admettre dans un rapport gouvernemental qu'il allait bientôt perdre son statut de deuxième puissance économique mondiale au profit de son voisin chinois. Un événement historique programmé par le Fonds monétaire international (FMI) pour 2010, voire dès cette année si la croissance chinoise surprend favorablement. En matière de flux d'exportations et de stock de réserves de change, la Chine a déjà doublé le Japon, ce qui a permis à Pékin de devenir, l'an dernier, le plus important créancier étranger des États-Unis. Un rôle lui aussi longtemps occupé par Tokyo. Sur les marchés actions, les deux pays sont au coude-à-coude avec une capitalisation boursière de quelque 3.000 milliards de dollars (hors Hong Kong). Enfin, en matière d'émission d'obligations d'entreprises, Pékin a doublé Tokyo l'an dernier, une avance qui s'est confirmée lors du semestre écoulé : 144,3 milliards de dollars de dettes privées ont été émises contre 123,6 milliards pour les entreprises japonaises, selon les statistiques de la société Dealogic. Mais s'il est un domaine où l'empire du Milieu répugne toujours à doubler ses voisins en dépit de son discours offensif, c'est la monnaie. Pour des raisons stratégiques, Pékin refuse de lâcher le yuan, qui risquerait de s'emballer. La question est de savoir jusqu'à quand la Chine pourra développer ses marchés de capitaux à l'abri de sa muraille. M. M.En matière de flux d'exportations et de stock de réserves de change, la Chine a déjà doublé le Japon, ce qui a permis à Pékin de devenir, l'an dernier, le plus important créancier étranger des États-Unis.
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