Le budget des transports à l'épreuve de la crise

La crise financière impacte déjà le financement des projets d'infrastructures. « Le gouvernement ne pourra pas réaliser tous les projets en même temps, ou dans l'ordre pressenti : il faudra sans doute établir des priorités », affirme Hervé Mariton, rapporteur spécial des crédits transports dans le projet de loi de finances 2009, qui présente aujourd'hui à l'Assemblée nationale une analyse parlementaire dont « La Tribune » s'est procuré un exemplaire. « La volonté est réelle », selon le député UMP de la Drôme, qui se traduit notamment par une augmentation des crédits du programme « infrastructures et services de transports » du projet de loi (+ 37,7 % pour les autorisations d'engagement à 4,5 milliards d'euros). Mais Hervé Mariton déplore le report de six semaines de la remise des offres du projet GSM-R (visant le renouvellement de la télécommunication ferroviaire), alors que le montant de l'opération, de 650 millions à 1 milliard d'euros, est relativement limité par rapports à d'autres projets, comme les lignes ferroviaires Sud Europe-Atlantique (SEA, qui pèse 7 milliards d'euros) et Le Mans-Rennes. Hervé Mariton confirme, par exemple, que le débat s'amplifie concernant un morcellement éventuel du projet de ligne à grande vitesse SEA entre Tours et Bordeaux. parents pauvresSon rapport préconise ainsi « de ne pas surestimer la capacité de financement du secteur privé, en créant un environnement législatif et réglementaire favorable » aux grands projets d'infrastructures. Globalement, les crédits demandés pour les transports terrestres, fluviaux et maritimes « s'inscrivent en forte hausse pour 2009 », se félicite Hervé Mariton. Ils correspondent ainsi à 5,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement (+ 33,4 %).« Les investissements dans les infrastructures de transport vont créer de l'activité et des emplois et donc participeront à la stimulation de la croissance, mais tardivement », souligne le rapport. Le budget a aussi ses parents pauvres. Les demandes de crédit pour le programme sécurité et affaires maritimes à 132 millions d'euros subissent « une augmentation négligeable ». Une « stabilité des dépenses est prévue jusqu'en 2011 ». Pour la circulation routière, la prévision des crédits de paiement n'augmente que de 3,3 % entre 2008 et 2011. « Compte-tenu de la hausse des prix, ces crédits vont donc baisser, ce qui semble incompatible avec la relance de la lutte contre la violence routière, voulue par le président de la République. » Le rapport note enfin que le système de bonus-malus « écologique » pour les voitures devrait creuser son déficit, de 270 millions enregistrés en 2008 à 330 millions en 2009.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.