Immobilier  :   la baisse des prix se généralise

La baisse des prix de l'immobilier dans l'ancien est clairement enclenchée et va sans doute s'accentuer en 2009. Le décrochage a été net au second semestre 2008 sur fond de chute brutale des volumes de transactions. Le réseau d'agences immobilières Century 21 estime que la baisse des prix au mètre carré a atteint 7,46 % à l'échelle nationale au second semestre 2008 (par rapport au premier semestre 2008), sachant que les 930 agences Century 21 revendiquent la signature de 39.850 transactions en 2008. Cet échantillon est relatif ? le nombre total de transactions dans l'ancien devrait avoisiner les 575.000 sur l'ensemble de 2008, d'après le spécialiste du logement Michel Mouillart ?, mais il n'en est pas moins significatif.Tous les marchés sont affectés. Paris, qui avait longtemps fait exception et où les prix restent, selon Century 21, en hausse de 5,21 % sur les douze mois de 2008 (par rapport à 2007) a connu une baisse de 5,94 % au quatrième trimestre 2008 par rapport au troisième trimestre. Les prix ont également décroché sur la même période à Lyon (? 13,31 %) et à Marseille (? 10,56 %). La France est moins affectée que le Royaume-Uni, où la baisse des prix a atteint 15,9 % en décembre sur un an, selon la banque Nationwide.« le marché devient sain »L'ampleur de la baisse des prix dans l'Hexagone n'en est pas moins très prononcée dans certaines régions comme la Lorraine (? 14,47 % au second semestre 2008 par rapport au premier) ou la Champagne-Ardenne (? 11,46 %), comparée par exemple à l'Ile-de-France (? 6,52 %). « La chute est plus brutale qu'au début des années 1990 où les prix avaient plongé de 40 % entre 1991 et 1996, relève le nouveau président de Century 21 France, Laurent Vimont. Les marges de négociation ont doublé et avoisinent, voire dépassent, dans de nombreuses régions, les 10 %. » Son analyse sur 2009 n'en semble pas moins ? trop ? ? optimiste. Laurent Vimont estime que « le marché s'autorégule, qu'il redevient sain », le rapport des forces entre vendeurs et acquéreurs ayant changé au profit de ces derniers.Il laisse aussi entendre que la situation s'est débloquée sur certains marchés, en arguant que, sur les marchés où la baisse des prix a ? déjà ? atteint 10 %, l'activité va repartir. Or, ceux-ci ne sont pas nécessairement représentatifs. « Ce n'est pas le marché de la primo-accession qui est bloqué, mais celui de la revente, insiste Michel Mouillart. Or, 55 % des transactions dans l'ancien correspondent à des reventes d'un premier bien afin d'en acheter un second. » La Champagne-Ardenne, où le pourcentage de primo-accédants dépasse les 70 %, n'apparaît pas dès lors comme un marché significatif. Pour Michel Mouillart, il n'y aura pas de reprise de l'ancien tant qu'il n'y aura pas de remontée de la production des crédits à l'habitat qui, selon ses estimations, est tombée à moins de 130 milliards d'euros en 2008 contre 155 milliards en 2007.Laurent Vimont pronostique en outre une baisse des prix des logements anciens « de 6 % à 10 % » en 2009, par rapport à 2008, sans plus de précisions. Plus fondamentalement, la baisse des prix risque de ne pas suffire pour relancer le marché. Le vrai moteur de l'investissement immobilier n'est pas tant les prix ou des taux d'intérêt que la confiance dans l'avenir. Or, la récession va, selon l'Insee, provoquer des pertes d'emplois historiques que les experts de l'institut statistique ont chiffrées à 169.000 sur le premier semestre 2009. Les professionnels de l'immobilier ne sont pas au bout du tunnel.
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