LE FMI au secours du Belarus

Et de cinq. Le Belarus et le FMI sont tombés d'accord sur un prêt de 2,5 milliards de dollars pour aider cette ancienne république soviétique à surmonter les effets de la crise économique et financière. Le Belarus est le cinquième pays d'Europe de l'Est à obtenir l'aide du Fonds après la Géorgie, la Hongrie, l'Ukraine et la Lettonie. « Les mesures courageuses que les autorités sont en train d'adopter justifient le niveau exceptionnel d'accès aux ressources du fonds [?] et méritent le soutien de la communauté internationale », a indiqué le directeur général du Fonds, Dominique Strauss-Kahn. Le prêt doit encore obtenir le feu vert de conseil d'administration du FMI.une industrie diversifiéeDirigé d'une main de fer par le président Alexandre Loukachenko, le Belarus est souvent considéré comme la dernière dictature en Europe. Le pays partait pourtant avec de vrais atouts lorsque l'Union soviétique a implosé au début des années 1990, notamment un outil industriel (mécanique de précision, machines-outils?) relativement diversifié et compétitif. Après une première période de transition vers l'économie de marché, le régime de Loukachenko s'est engagé sur la voie de l'isolationnisme et du dirigisme. Le secteur privé représente moins de 10 % de l'activité économique, selon la Banque mondiale. Le pays a pourtant connu plusieurs années de forte croissance (9,2 % en 2008), laquelle a rapidement tourné à la surchauffe avec une inflation de plus de 15 % l'an dernier ! Mais, ces derniers mois, l'activité s'est brutalement retournée. « Une évolution défavorable des termes de l'échange, une demande des partenaires commerciaux en chute, et des difficultés à accéder aux marchés internationaux et à d'autres sources de financements extérieurs ont abouti à une contraction de l'économie », souligne le FMI.L'accord entre le FMI et le Belarus n'a pas été sans heurts. Le Fonds n'est pas en odeur de sainteté dans la région. En Russie, ses recommandations monétaristes et dogmatiques ont conduit, avec la chute des cours du pétrole, au krach d'août 1998. À Moscou, la défiance était telle que Vladimir Poutine a même remboursé par anticipation les prêts contractés auprès de l'organisation de Washington. Côté biélorusse, Alexandre Loukachenko a menacé, le 15 novembre dernier, de quitter l'institution considérant que le refus du FMI de lui accorder un prêt était de nature politique. Les exigences du Fonds ne dénotent guère avec celles en vogue dans les années 1990 : rigueur budgétaire à travers une réduction des investissements publics et une stricte modération des salaires dans la fonction publique.
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