Close hier, la période de souscription à l'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros lancée par Saint-Gobain se sera déroulée dans un climat d'agitation. D'abord, parce que Wendel, son actionnaire principal, n'a pas choisi d'y participer immédiatement. Ce n'est que le 23 février, trois jours après le lancement de l'opération, que la société a décidé d'y souscrire partiellement, se laissant diluer de 21,19 % à 18,3 % du capital. Selon nos informations, la direction n'était pas en accord avec toutes les conditions de l'augmentation de capital. Dans son annonce, Wendel a expliqué qu'il y souscrivait « à hauteur du produit de cession des bons de souscription d'actions [BSA] ». Or l'opération lui a coûté 116 millions d'euros, dont seulement 65,8 millions ont été apportés par la vente des BSA, d'après les analystes. Wendel a donc dû sortir 50,2 millions d'euros de sa poche. Par ailleurs, le groupe a cédé mercredi environ 10 % du capital de Bureau Veritas. L'opération, qui lui a permis de faire entrer 275 millions d'euros dans ses caisses, suscite quelques interrogations : cette manne a-t-elle pour but de financer l'échéance obligataire de 279 millions d'euros de juin ? Certes, la société dispose d'une réserve de liquidités de 1,9 milliard d'euros, mais l'entamer aurait pour effet de dégrader ses ratios financiers.seuil des 11 %Désormais, la question est de savoir qui arrivera au tour de table de Saint-Gobain. Certaines rumeurs évoquent GBL, le holding coté du milliardaire belge Albert Frère. Ce dernier a débloqué en janvier un financement de 800 millions d'euros, dont seulement 300 millions ont été employés pour l'entrée au capital de Lafarge. L'enjeu est de taille pour Wendel car, en cas de franchissement du seuil de 11 % par un autre actionnaire, l'accord de gouvernance entre Saint-Gobain et Wendel fixant pour ce dernier une limitation des droits de vote double à 34 % serait supprimé. Hier, le titre Saint-Gobain a clôturé sur une hausse de 4,16 %.

latribune.fr

19 Mars 2009, 1:29

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