Quatre États en difficulté, dont la France

Vendredi et samedi derniers, les ministres des Finances des pays de la zone euro et les responsables de la BCE ont écouté la Commission de Bruxelles qui faisait le point sur les finances publiques dans les différents pays. Il en est ressorti que quatre États ont un déficit excessif?: la République d'Irlande, la République hellénique, le royaume d'Espagne et la République française. Pour deux d'entre eux, l'Irlande et la Grèce, la situation est grave et des mesures doivent être prises d'urgence pour rétablir les budgets. Pour l'Espagne et la France, la situation est préoccupante, mais n'est pas encore urgente.Ces remarques sont à prendre d'autant plus au sérieux que les marchés font depuis quelques mois une distinction entre les États et que les taux d'intérêt peuvent être très différents. Pour emprunter à 10 ans, le Trésor français, même s'il est encore bien considéré par les marchés, doit cependant offrir un intérêt de 3,72 % l'an, soit 0,55 % de plus que l'Allemagne. La Grèce, dont tout le monde se méfie, doit offrir 5,67 % l'an, soit 2,50 % de plus que l'Allemagne. Les États ont non seulement une obligation juridique, mais aussi un intérêt pécuniaire à remettre de l'ordre dans leurs finances.Pour l'Irlande et l'Espagne, les déficits sont la conséquence d'une récession brutale à cause du retournement du marché immobilier. Il est vrai que ces deux pays vivaient sur une « bulle » immobilière qui soutenait l'emploi et la consommation et gonflait les recettes fiscales. On peut espérer que la crise soit passagère et que ces États retrouvent un équilibre budgétaire en quelques années. Pour la Grèce et la France, le problème semble plus sérieux, car le choc économique n'y est pas exceptionnel. Il n'est en tout cas pas très différent de celui qui frappe les pays voisins et bien moindre qu'en Irlande ou en Espagne. En Grèce et en France, les déficits publics sont chroniques, et probablement structurels, c'est-à-dire qu'ils ne pourront être corrigés que par un changement de l'organisation étatique. La tâche y est plus rude qu'ailleurs. nPar Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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