L'État américain garde le meilleur de GM

utomobileAmputé mais vivant. C'est le sort réservé par le tribunal des faillites de New York au constructeur automobile General Motors (GM). À peine cinq semaines après le dépôt de bilan, le juge en charge du dossier a décidé la vente des actifs sains à un « nouveau » GM. Cette nouvelle entité sera détenue à 60,8 % par l'État américain, à 11,7 % par l'État canadien et à 17,5 % par le syndicat automobile américain UAW. Les créanciers détiendront 10 % du capital en échange de l'annulation de 27 milliards de dollars (19 milliards d'euros) de dettes. Les actifs non repris auront vocation à être liquidés par la justice.Désendetté et délesté de ses plus lourds foyers de pertes, tels que les sites non rentables et des prestations sociales qui pesaient sur son bilan comptable, le groupe devra faire la preuve de sa viabilité sur un marché américain qui reste sinistré. GM a accumulé 88 milliards de dollars de pertes entre 2005 et le premier trimestre 2009, et il n'a dû sa survie qu'à l'apport de 50 milliards de dollars par le Trésor américain.Au 31 mars, GM affichait un bilan catastrophique : 172 milliards de dollars de dettes face à 82 milliards d'actifs seulement. « Si GM doit être liquidé, la valeur de ses actifs après liquidation [?] se monterait à moins de 10 % » de leur valeur, a estimé Robert Gerber, le juge en charge du dossier.désespérément insolvableIl a donc privilégié une autre solution après examen de pas moins de 850 objections au plan de restructuration, soulevées par des actionnaires, des créanciers et des retraités du groupe. « GM est désespérément insolvable, et il n'y a plus rien à faire pour les actionnaires. Si GM est liquidé, il n'y aura plus rien pour les actionnaires, mais il n'y aura plus rien non plus pour les créanciers de la dette garantie », a-t-il considéré. Selon lui, « il n'y a pas de partenaire prêt à une fusion, d'acquéreur ou d'investisseur désireux et capable de reprendre l'activité de GM. À part le Trésor des États-Unis et l'État canadien, il n'y a pas de créancier désireux et capable de financer la poursuite des opérations de GM ». Le juge a donné quatre jours aux opposants pour faire appel. Mais GM s'attend à ce que la vente intervienne « dans un futur proche ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.